Alors que le monde se meurt, Avril, une jeune fille, tente tant bien que mal d’élever Kid. Entre leurs expéditions pour trouver de la nourriture et les leçons données au petit garçon, le temps s’écoule doucement… Jusqu’au jour où le mystérieux passé d’Avril les jette brutalement sur la route. Il leur faut maintenant survivre sur une terre stérile pleine de dangers. Stéphane Servant, avec tout son talent de conteur, nous plonge dans un univers post-apocalyptique aussi fascinant que vénéneux. Une lecture addictive !
Librairies indépendantes
Sirius faisait partie de mes lectures pour le Pumpkin Autumn Challenge. J’avais acheté ce livre il y a un moment suite au coup de cœur d’une libraire, mais il s’est malheureusement perdu dans ma pile à lire. Heureusement pour lui, le PAC l’a sauvé !
Ce roman est un road trip dans un monde post-apocalyptique. Suite à une épidémie la faune et la flore sont petit à petit devenues stériles, jusqu’à provoquer l’effondrement de la société humaine. Les humains, fidèles à eux-mêmes, ont d’abord accusé les animaux et les ont tous tués. Aujourd’hui, seuls certains êtres humains vivent au jour le jour, attendant la fin du monde.
J’ai aimé ce livre dans lequel on suit le cheminement d’Avril et Kid. L’écriture de Stéphane Servant est prenante et tout y est incroyablement réaliste. Tellement, que certains passages m’ont donné des frissons, d’autres m’ont vraiment dégoûté et certains m’ont fait ressentir un profond malaise. Dans ce roman, la cruauté et la folie des humains n’ont aucune limite, même quand leur extinction arrive, la plupart continue d’être des monstres. J’ai presque eu honte de faire partie de cette espèce.
Heureusement, on peut compter sur Kid et son petit groupe, apportant la lumière dans l’obscurité. Certes, beaucoup de choses sont horribles dans ce monde, mais il reste un espoir qui prend forme sous les traits de ce petit garçon sauvage et de sa sœur qui le protège. Ensemble, iels parcourent un long périple pour se rendre à la montagne qui les appelle, accompagné·es de plusieurs compagnons pour veiller sur elleux et leur tenir compagnie.
Ce livre est un conte très poétique, avec une grande portée écologique. C’est une dystopie qui porte en elle l’espoir du renouveau et d’un nouveau monde, plus sauvage, plus vrai, loin de nos préoccupations actuelles.
Citations
- Moi, en attendant d’être mort, j’espère qu’on sera vivants. Tous les deux. Très longtemps. _Kid
- Un jour peut-être, les hommes s’étaient crus différents. Parce que tout leur appartenait. Parce qu’ils avaient le pouvoir de vie et de mort sur les autres espèces.
- On perd toujours tout. Il ne restera rien de nous. _Le Conteur
- Tu vois, les animaux ont toujours été les victimes des superstitions et de la bêtise des hommes. A croire que nous n’avons rien appris depuis les Romains. Il est plus facile de chercher des coupables dans le ciel que de comprendre le monde tel qu’il est. _Le Conteur
- La liberté, c’est une pomme. Quand tu as croqué dedans, tu peux plus t’en passer. Et tu préfères mourir plutôt que de pas la manger en entier. _Sirius
- Tu sais d’où vient la tristesse, Avril ? Elle vient des silences. Pas des mots. _Le Conteur
- Elle est là, la vraie fin du monde. Sans amour, le monde est un désert. _Le Conteur
- Le Monde ne lui avait jamais paru aussi beau que depuis qu’elle avait compris qu’il était en train de disparaître. _Avril
Informations
Sirius de Stéphane Servant aux éditions Le Rouergue (23/08/2017) – 16,50€ – 480 pages – France