Alors que DC Comics commence à sortir la tête de l’eau avec son Aquaman milliardaire, revenons sur la première adaptation moderne des super héros au cinéma, qui a changé le visage d’Hollywood.
Superman
synopsis
Juste avant l’explosion de la planète Krypton, Jor-El décide de sauver son fils en l’envoyant sur Terre. Le nourrisson est recueilli par le couple Kent qui décide de l’élever comme leur propre fils. L’enfant se met à développer des pouvoirs hors du commun. Une fois adulte, Clark Kent, reporter au Daily Planet, souhaite mener une vie normale. Il ne renie pas pour autant ses capacités à sauver le monde et devient alors Superman : Super-héros volant au secours de la veuve et de l’orphelin, attisant la jalousie de Lex Luthor et l’intérêt de sa collègue Loïs Lane.
___Allociné.
Mon avis : 6/10
Le film reprend assez fidèlement les bases de la mythologie du personnage : la destruction de Krypton, l’enfance à la ferme Kent, la mort de son père Jonathan, la forteresse de solitude au Pôle Nord, l’arrivée à Métropolis, le poste de journaliste au Daily Planet, la très célèbre Lois Lane, et son pire ennemi Lex Luthor. Le film a su créé une ambiance très comics malgré les effets spéciaux limités. Mais le trucage pour faire voler Superman passe encore très bien.
Même si, on peut parfois regretter un manque de travail pour avoir un côté un peu plus crédible et réaliste (alors qu’on sait que la Warner a donné un budget assez important), dommage.
En revanche, le vrai point noir du film selon moi, c’est Lex Luthor. Vraiment je n’y arrive pas… Il a été sacrifié, ou incompris par les scénaristes, bref c’est une catastrophe.
Et il n’y a pas que l’aspect qui pose problème, son comportement aussi ne va pas du tout. Nous sommes très loin des plans machiavéliques, des ambitions politiques, de LexCorp ; non clairement là c’est plutôt la foire à la saucisse…
Déjà, il vit sous la ville, dans le métro semble-t-il ; il est accompagné d’un espèce de sidekick insupportable et d’une potiche sans intérêt ; et a pour objectif de créer un truc qui s’appelle Lex Land en détruisant la Californie. Bref, ce Lex Luthor rêve d’un pouvoir qu’il devrait avoir.
Autre problème, l’action est très mal gérée. Superman n’apparaît qu’au bout d’1h, c’est beaucoup trop long. Mais ensuite tout s’enchaîne trop vite.
Les personnages n’ont pas une personnalité très prononcée, ils sont convaincus trop rapidement, et retournent leur veste tout aussi vite.
En revanche, le climax est une vraie réussite avec de belles scènes d’actions, de belles idées (pas toujours réalistes il faut l’admettre) et de véritables enjeux. C’est un final réussi.
La bande son aussi est très bonne, le theme de Superman est même mythique encore aujourd’hui. Le film épuise toutes les variantes possibles de ces quelques notes, c’est un peu lassant à force mais bon.
Je finirai par une note plus légère, avec une mention spéciale pour la VF. Ici Krypton ne se prononce pas “Cripton” mais “Criptonne”. Et Jor-El, le père biologique de Superman, s’appelle ici “Djor-El”.
Ce premier film de Superman est assez bon, il a certes un peu mal vieilli mais pour les fans du genre (mais pas que) il reste plaisant. On peut regretter l’absence de Kryptonite, la seule faiblesse de Superman. Tous ses pouvoirs sont là : il vole, il a la supervitesse, le laser des yeux, la vision au rayon X, la microvision, la super ouïe, le souffle glaciale et la super force.
Le scénario est totalement basique mais tout ce qu’on veut c’est voir Superman sauver des gens et taper Lex Luthor. Ah oui aussi, Lex Luthor a une perruque. C’est pour ça qu’il a des cheveux, à la fin on apprend qu’il est bien chauve ; c’est curieux mais c’est son seul bon point.
Superman II
synopsis
Loïs Lane, la célèbre reporter du Daily Planet, se retrouve aux prises avec un groupe de terroristes. Ces derniers menacent d’anéantir la ville de Paris à l’aide d’une bombe H, placée au sommet de la Tour Eiffel. Superman décide alors de voler au secours de son amie et de sauver Paris de la catastrophe.
___Allociné.
Mon avis : 5/10
Ce film est la suite direct du premier opus mais se voit changer de réalisateur. En fait, Richard Donner avait réalisé simultanément les 2 premiers opus, pour en faire un diptyque parfait. Malheureusement des brouilles entre le réalisateur et les producteurs ont prématurément mis fin à cette collaboration. Et c’est ainsi que Richard Lester hérita du projet, avec au passage quelques directives : apporter plus d’humour au film.
Ainsi le film s’ouvre par la même première scène que dans le film précédent, sur Krypton donc, où l’on assiste à nouveau au jugement du général Zod et de ses acolytes peu de temps avant la destruction de la planète. Ces 3 lascars sont envoyés dans la Zone Fantôme (un endroit hostile créé par Jor-El où sont envoyés tous les pires criminels).
Après quoi, nous retrouvons Clark Kent sur Terre. Point intéressant, Clark est présenté avant Superman, car cette fois-ci, c’est son alter-égo terrien qui sera au coeur des intrigues.
Quelques lignes plus tôt, j’ai précisé que Lester avait eu pour consigne d’apporter une dose d’humour au film, jugé trop sérieux. Et c’est le général Zod qui en fera les frais. Gags grotesques, situations ridicules et comportements lourdingues, tout est propice à rendre le dangereux général et ses compagnons comiques.
Le film souffre d’un grave problème de scénario. Il va trop vite, il utilise des raccourcis et des Deus Ex Machina venus des enfers. En voici une liste non exhaustive :
– Lex Luthor (qui n’a pas gagné en charisme) s’évade de prison grâce à un projecteur holographique caché dans sa cellule, arrivé d’on ne sait où, avant de récupérer une montgolfière qui l’aidera à rejoindre le Pôle Nord en une nuit.
– Zod parvient à faire abdiquer le président américain et à prendre le contrôle du monde en quelques secondes (parce-que c’est bien connu que les États-Unis contrôlent le monde).
– La romance entre Lois et Clark est extrêmement rapide : Clark avoue à Lois sa véritable identité, elle tombe amoureuse de Clark, puis est invitée à prendre un repas à la forteresse de solitude, et fait la rencontre de Jor-El et de Lara, alors que pendant ce temps Clark trouve le temps de perdre ses pouvoirs (oui l’amour fait perdre les pouvoirs), PUIS de les récupérer. Tout ça en quelques heures.
Le premier film avait réussi à éviter des erreurs faciles. Ici, il tombe en plein dedans. J’entends par là : inventer des pouvoirs aux Kryptoniens.
Zod a la capacité de créer un rayon télékinétique ; mais Superman n’a pas à en rougir puisqu’il a dorénavant la capacité de se dupliquer ainsi que de faire perdre la mémoire à quiconque l’embrasse (c’est comme ça qu’il oblige Lois à oublier cette journée riche en révélations). Et mon petit préféré, le S géant qui emprisonne sa proie comme une mouche sur du ruban adhésif.
Enfin, j’ai noté une énorme incohérence. Après s’être dupliqué, Superman avoue à Lois qu’il jouait souvent à ce petit jeu à l’école…Oui mais non, il n’a jamais été à l’école sur Krypton. J’ignore si c’est une erreur de la VF, mais c’est assez gênant.
Les 15 premières minutes étaient très prometteuses, je me suis même mis à croire qu’il serait meilleur que le premier. D’autant plus que techniquement c’est beaucoup mieux. Visuellement ça a très bien vieilli.
Mais je trouve que le personnage de Zod est un énorme gâchis. Lui imposer des acolytes est comme pour Lex Luthor, totalement inutile.
Finalement, vous l’aurez compris ce film est décevant sur bien des points. Le scénario principalement. Il y a des bonnes idées en ce qui concerne Clark, tiraillé entre sa vie de terrien sans histoire et sa vie de justicier, sauf que c’est très maladroit.
Seul l’humour continuellement présent et finement dosé (sauf en ce qui concerne Zod, c’est hyper lourdingue), et la technique bien meilleure rattrape ce film. Sans ça, ça aurait été vraiment compliqué à regarder.
Superman III
synopsis
Ross Webster, patron d’une puissante société, découvre les talent cachés de l’informaticien Gus Gorman, véritable génie dans son domaine. Webster décide d’exploiter les dons de son employé, afin de prendre le contrôle de l’économie mondiale et d’anéantir Superman à l’aide d’une Kryptonite synthétique.
___Allociné.
Mon avis : 6/10
Pour cette fois, le casting se voit presque intégralement chamboulé ; si Superman garde le même interprète, dans ce film point de Lois Lane, de Lex Luthor et de tous les visages auxquels nous étions habitués.
Bien sûr, Superman ne se retrouve pas tout seul. Lana Lang, le premier amour de Clark, devient le love interest du film ; Lex Luthor est remplacé par Ross Webster, un millionnaire patron d’une multinationale qui souhaite s’approprier l’économie mondiale, et sait que pour arriver à ses fins, il doit vaincre Superman (oui. C’est l’exact définition d’un Lex Luthor judicieusement utilisé).
Enfin, nous avons droit à un sidekick rigolo hyper relou. En gros c’est un Eddie Murphy, mais en raté (il a d’ailleurs le même doubleur VF, Med Hondo. RIP ♡ ). Il est clairement en roue libre pendant 2h de film.
Revenons en au film. Il commence par une scène totalement WTF. Il n’y a aucun rapport avec Superman. C’est très bien chorégraphié il faut l’avouer, mais c’est hors-sujet !
Techniquement, le film est encore meilleur (ça parait logique, c’est le troisième), il se laisse très bien regarder et le scénario est vraiment sympa. En tout cas le début l’est. Ça parle d’un pirate informatique qui met un bazar pas possible dans l’économie mondiale, en faisant chuter la bourse du café brésilien, avant de s’attaquer au pétrole.
Pendant ce temps, Clark retourne à Smallville flâner avec Lana.
C’est après que ça dérape. Le scénario raconte n’importe quoi, et il semble ne pas connaître son sujet. C’est assez facile de trouver des incohérences.
Premièrement, Clark est tiraillé entre Lana et Lois (ce qui le fait tomber dans une grosse dépression). Alors que dans le film d’avant, Clark a dévoilé son identité secrète à Lois, l’a présenté à ses parents biologiques, et a même songé à mettre un terme à sa carrière de super héros. Difficile de croire que la cheerleader qui ne l’a jamais calculé jusqu’ici, puisse tout changer.
Le prix de la la meilleure invention du film est décernée à la Kryptonite synthétique. Composée de vraie Kyptonite et de goudron (oui oui). Elle a pour effet de rendre Superman odieux, égoïste et méchant… Euh… Attendez… c’est la Kryptonite rouge ça ? Pourquoi elle est restée verte alors ? Vous allez pas me faire croire que c’était plus difficile à fabriquer…
Alors, au fond du trou (et sous l’emprise de la Kryptonite synthétique), Superman décide d’aller noyer son chagrin dans l’alcool. Oui alors non, sans trop rentrer dans les détails, Superman ne peut pas être ivre. Tout le monde le sait.
Et enfin, le film a une morale assez simple (basique) : les ordinateurs c’est mal. Sauf que le film n’a aucune idée de ce dont il parle. Une phrase en fin de film résume bien cette idée, en parlant du super ordinateur boss final :
“Il fait les opérations que les ordinateurs font, plus celles qu’ils ne font pas“.
Oui. Ça ne veut rien dire.
Il y a des scènes qui marquent l’histoire du cinéma. Celle-ci, je pense en fait partie. Scénaristiquement, elle n’a aucun sens. Mais nous pouvons applaudir l’audace technique. Bien sur, aujourd’hui le trucage est très grossier mais pour l’époque, chapeau.
Je dois dire que ce film est celui qu’il est le plus facile à regarder pour l’instant. Il est aussi le moins fidèle à son matériau de base. Évidemment, beaucoup d’éléments font références aux comics : la Kryptonite synthétique = Kryptonite rouge ; le méchant Superman = Bizarro ; le super ordinateur = Brainiac. Mais je dois dire que ça apporte un vent nouveau assez bienvenu. Les effets spéciaux semblent meilleurs, et quand c’est trop compliqué, il y a des astuces visuelles plutôt bien faites (le budget a été considérablement réduit).
L’humour prend encore un peu plus de place. On peut vraiment regretter la demi-heure “déprime de Superman”. Mais en tout cas, on retrouve un esprit comics très plaisant. En conclusion, ce film est une réussite ; il corrige les principaux défauts des films précédents (plus de nouveaux pouvoirs).
Superman IV : The Quest for Peace
synopsis
Lex Luthor, toujours décidé à anéantir Superman, décide de créer son propre super-héros. Cet androïde, né d’une mèche de cheveux de Superman et alimenté par l’énergie solaire, est une arme destinée à tuer. Il permettra ainsi à Lex Luthor de réaliser en toute liberté ses plans les plus criminels.
___Allociné.
Mon avis : 2/10
Pour ce dernier épisode, nous avons un changement de réalisateur. Sidney J. Furie remplace Richard Lester. En revanche, le casting des 2 premiers films fait son retour.
Notons que pour la première fois, le titre se voit complété d’un sous-titre assez nul : The Quest for Peace (traduit en Le Face à Face pour la France, c’est tout aussi nul).
Précisons qu’il n’y a pas que le réalisateur qui change. Après l’échec de Superman III, les producteurs historiques décidèrent de revendre les droits à Cannon Group, qui met logiquement un 4e opus en production.
Pour commencer, ce film n’est pas la suite directe de Superman III, en effet, le synopsis nous indique que “Superman revient sur Terre”, ah bon ? Il était parti ?
Après une ouverture bancale, nous revenons sur Terre où la course au nucléaire est à son apogée. On comprend donc que nous tenons là le thème du film, qui sera prétexte à une tonne de morales évidentes “le nucléaire c’est pas bien”, “la mondialisation c’est pas bien”.
Détail qui à son importance, les effets visuels sont catastrophiques. Le budget ridicule en est la cause principale.
Nous avons aussi le retour de Lex Luthor (accompagné de son neveu pas drôle et inutile). Et il n’a pas changé, fidèle à lui-même, il est grotesque.
Pour sa première apparition nous le découvrons dansant aux bras d’une femme vêtue d’une robe de la Renaissance…
Lex est le principal antagoniste du film puisqu’il est à l’origine de la création d’un ennemi capable de rivaliser avec Superman, j’ai nommé : l’Homme Nucléaire !
D’ailleurs, voici un petit tuto si vous voulez vous aussi créer votre propre homme nucléaire. Il vous faut : un protoplasme issu de la culture cellulaire du cheveu de Superman (j’ignore ce que c’est désolé), quelques morceaux de tissus, et une fusée nucléaire.
Mélangez les 2 premiers ingrédients, insérer le tout à l’intérieur de la fusée puis envoyez la exploser dans le soleil.
Des scènes incohérentes de ce genre, le film en est rempli. Comme lorsque Clark qui décide de révéler (de manière totalement traumatisante) une nouvelle fois sa double identité à Lois, avant de lui refaire le coup du baiser amnésique seulement quelques secondes après. Ou alors quand Lex pirate un écran géant pour contacter Superman sur une fréquence que “lui seul peut entendre”. Il y a aussi ce pouvoir inédit de Superman, qui lui permet de reconstruire la muraille de Chine avec sa vision laser. Enfin, le n’importe quoi atteint son paroxysme lorsque Lacy Warfield (la nouvelle éditrice du Daily Planet) est kidnappée et envoyée dans l’espace, cheveux au vent, sans la moindre difficulté pour respirer.
Ce film ne dure qu’une heure trente et heureusement ! C’est une plaie.
Seul l’humour omniprésent lui permet de na pas devenir une purge. L’humour qui repose exclusivement sur le personnage de Clark Kent. C’est une apparition = un gag.
C’est d’ailleurs Clark qui apporte le seul intérêt scénaristique, lorsqu’il est au cœur d’un triangle amoureux dépourvu d’originalité mais rafraichissant : Lois aime Superman, Lacy aime Clark, qui offre une séquence plutôt rigolote.
Le reste des péripéties est d’un ennui profond. L’Homme Nucléaire n’étant qu’un prétexte pour donner un intérêt scénaristique à Superman.
Non vraiment, ce film mérite son rang de nanar.
Indéniablement, cette saga n’est pas accessible à tous. Il vous faudra parfois lutter et faire preuve d’une grande motivation avant de vous lancer. Le principal problème est logiquement l’époque. Les codes du cinéma Hollywoodien ont changé. Mais cette série de films ne peut se cacher derrière cet unique argument, elle n’est pas exempte de défauts. Ses mauvais choix scénaristiques, ses développements étranges, ses écarts avec le comics sont les principaux fautifs. En revanche, il serait assez injuste en 2019 de lui reprocher ses effets visuels. Et mine de rien, les films essayent de toucher des thématiques assez inédites pour l’époque, mais récurrentes aujourd’hui. Comme l’intelligence artificielle dans Superman III, ou la place du super héros Kryptonien dans le monde, dans Superman I & II. Pour preuve, Zack Snyder a utilisé ce sujet comme fil conducteur à sa “trilogie” Man Of Steel, Batman v. Superman Dawn of Justice et Justice League.
Excepté Superman IV qui je pense s’en fout totalement, ces films essayent de bien faire.
Retenons en tout cas que cette saga a marqué Hollywood, et sans elle, nos actuelles salles de cinéma ne seraient pas inondées de personnages sortis de bandes dessinées.