Synopsis
San Francisco et sa fameuse baie, ses tramways cahotant dans les rues en pente, son pont du Golden Gate, compte désormais un monument de plus : le 28, Barbary Lane, une pension de famille tenue par la pittoresque Anna Madrigal qui materne ses locataires avec une inépuisable gentillesse. Et ils en ont tous bien besoin, car “s’il ne pleut jamais en Californie, les larmes en revanche peuvent y couler à flots”. Ils le savent bien, Mary Ann, venue de Cleveland dans cette ville qui a le don de décoincer les gens, Mona qui vient de perdre son emploi, Michael qui cherche vainement l’homme de sa vie…
__Librairies indépendantes__
Mon avis
J’ai eu envie de lire Les Chroniques de San Francisco après avoir découvert la série Netflix sortie en juin. C’est donc avec enthousiasme que je me suis lancée dans cette lecture, et je dirais même dans cette aventure car ce livre est le premier d’une saga qui compte en tout six tomes. Ce qui fera d’elle la plus longue série de romans que j’aurai lu, si j’arrive à la terminer bien évidemment. C’est donc le début d’une longue aventure !
Les Chroniques de San Francisco nous replonge à la des fin des années 70, dans un San Francisco magique et libérateur ; une ville où tout est possible. Les protagonistes de ce récit sont nombreux, mais on suit principalement les locataires du 28 Barbary Lane : Mary Ann, une jeune femme fraichement débarquée de Cleveland qui démarre une nouvelle vie, Mme Madrigal qui est la propriétaire de Barbary Lane et une femme aux mille secrets, Bran le coureur de jupons un peu perdu, Mona, une jeune femme mystérieuse et Mickael, dit Mousse, le colocataire homosexuel de Mona .
Ayant regardé la série Netflix de 2019 (oui parce-qu’il en existe différentes versions), je me suis forcément fait spoiler quelques éléments de l’intrigue. Mais comme on retrouve ces personnages durant leurs jeunesses, j’ai aimé les redécouvrir. Chacun d’eux a une personnalité et une histoire, ils sont encore innocents et dans la fleur de l’âge. Mais, ils sont également très différents de leurs futurs eux.
Grâce à San Francisco et la libération personnelle et sexuelle qu’offre cette ville, Mousse se découvre, et découvre les relations amoureuses libres. Il peut être “lui” sans se cacher ; comme il le dit “dans cette ville, l’amour interdit ne se gêne pas pour apparaître au grand jour“. On découvre d’ailleurs que sa famille ignore qu’il est gay car elle ne l’accepterait surement pas. Mousse est un personnage avec une certaine dualité qui se laisse surtout porter par le monde ; il a un petit côté gaffeur qui le rend très attachant, c’est d’ailleurs mon personnage préféré dans ce premier tome.
Mary Ann quant à elle, est comme un moineau qui apprend à voler et San Francisco est une ville bien trop grande pour elle et son innocence. Elle a la tête pleine de rêves et se laisse avoir par le premier homme marié qui lui fait les yeux doux. Mais cet événement n’est que le début de sa dégringolade… Elle va alors enchainer les mauvaises rencontres et les catastrophes. Comme si l’auteur avait voulu prendre la personne la plus pure qu’il existe et la force à ouvrir les yeux sur les horreurs de notre monde. Sa première déception est bien évidemment le fait de devenir pour une nuit la maitresse de Beauchamp, qui va l’ignorer totalement ensuite. Mais la suite est bien pire, souhaitant donner de son temps aux personnes en difficulté, elle devient bénévole dans un centre d’appel qui aide les personnes suicidaires ; cette bonne action se révélera être un désastre lorsqu’elle retrouvera son collègue mort. L’homme, déprimé depuis le départ de sa compagne a mis fin à ses jours sur son lieu de bénévolat.
On aurait alors pu penser que s’en était assez pour Mary Ann, que l’auteur allait s’amuser à traumatiser quelqu’un d’autre. Mais pas du tout, il la fit rencontrer Norman, son voisin du dessus depuis peu. Au premier abord cette nouvelle relation paraissait positive, mais Mary Ann se mit à avoir des doutes sur son ami et ce qu’elle découvrit fut pire que tout. C’est le moment des révélations au musée… près de la falaise : Norman était un pervers et un pédopornographe pas très désolé de l’être. Je dis “était” parce que malheureusement (ou pas ?) après cet aveu, il tomba de la falaise. La rendant témoin de sa mort par accident au passage.
N’importe qui se retrouverait chez un psy après tout ça, mais Mary Ann est forte et pour s’en sortir, elle partage ses péripéties avec Mousse. Lui avouant aussi que le fameux Norman était détective, et qu’il enquêtait sur Anna, leur logeuse. (Ce qui nous annonce des grosses révélations dans les prochains tomes !).
J’espère que le destin de notre héroïne sera plus lumineux pour la suite, car pour le moment, c’est quand même un peu violent… Espérons qu’elle ne se retrouve pas en prison pour homicide involontaire.
Les autres personnages, Bran, Mona et Anna, sont également développés dans ce tome, mais vous vous en doutez, beaucoup moins que Mary Ann. Du coup je ne m’y suis pas trop attachée pour le moment, même si j’aime bien Bran et son côté adulte/enfant.
Ce qu’on peut retenir de ce premier tome, c’est qu’à San Francisco tout le monde se connait :
Cette représentation graphique des relations entre les personnages nous permet de nous rendre compte que Mary Ann est le centre de cet univers. C’est elle qui connait, et qui a le plus de relations avec tous les personnages. Cela nous montre également que tout leurs destins sont liés. Pour l’instant, ils ne sont pas conscients de ces liens entre eux, seul le lecteur les connait. On constate aussi que l’auteur a posé de solides bases avec ce premier tome, il a réussi à nous présenter les protagonistes les plus importants et les secondaires, et à définir toutes ces connexions entre eux. Cela présage de nombreuses péripéties, de grosses révélations et une suite palpitante.
J’ai apprécié ce premier tome, je l’ai lu durant mes vacances et c’était très plaisant. La lecture est facile et sans prise de tête. C’est un peu comme regarder une sitcom, ça détend et on s’attache aux personnages. C’est surement pour ça que ces livres ont été adaptés de nombreuses fois en séries.
Citations
- “Quitte à être dégénérée, autant le faire comme une lady, tu ne crois pas ?”
- “S’il ne pleut jamais en Californie, les larmes, en revanche, peuvent y couler à flots.”
- “J’essaie de faire illusion juste assez longtemps pour qu’il me désire.” – Un tramway nommé Désir
- “Elle était de ces femmes qu’on embrasse sur les yeux.” – Gastby le magnifique
- “Car dans cette ville, pensa-t-il, l’amour interdit ne se gêne pas pour apparaître au grand jour.”
Informations
Tales of the city, Chroniques De San Francisco, Tome 1 : Chroniques De San Francisco d’Armistead Maupin