Synopsis
La vie est une hécatombe. 59 millions de morts par an. 1,9 par seconde. 158 857 par jour. Depuis que vous lisez ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont décédées dans le monde – davantage si vous lisez lentement. L’humanité est décimée dans l’indifférence générale. Pourquoi tolérons-nous ce carnage quotidien sous prétexte que c’est un processus naturel ? Avant je pensais à la mort une fois par jour. Depuis que j’ai franchi le cap du demi-siècle, j’y pense toutes les minutes. Ce livre raconte comment je m’y suis pris pour cesser de trépasser bêtement comme tout le monde. Il était hors de question de décéder sans réagir. Contrairement aux apparences, ceci n’est pas un roman de science-fiction.
Mon avis : 7 / 10
Un nouveau Frédéric Beigbeder est toujours une bonne nouvelle pour moi. J’adore cet auteur et Une vie sans fin m’a tout de suite donné envie. Mais c’est un ouvrage différent, très différent de L’amour dure trois ans, de Nouvelles sous extasie ou encore d’Oona et Salinger. Ce qui change c’est qu’ici, Beigbeder nous fait part de son expérience personnelle, il nous conte sa recherche de l’immortalité. Pour cela, il nous raconte sa vie de famille, ses voyages, ses rencontres avec chercheurs et médecins et les expériences qu’il a effectué telles que le séquençage de son A.D.N ou le Laser. L’immortalité est un thème plutôt inédit et ce qui est intéressant c’est qu’ici, l’auteur se plie à un exercice peu commun : la vulgarisation scientifique.
J’ai apprécié cet ouvrage, mais vers le milieu, je me suis mis a trouver ça un peu longuet. J’ai trouvé la vulgarisation scientifique super intéressante mais au bout d’un moment, ça tournait un peu en rond au niveau du thème : l’immortalité. Les conclusions scientifiques sont toutes un peu farfelues. La partie en mode “futuriste” où l’auteur raconte ce qui se passerait si les gens se mettaient à boire du sang d’enfant ou d’ados pour arrêter de vieillir était plutôt étonnante, effrayante et amusante à lire. Pour ce qui est de la conclusion, je l’ai trouvé un peu banale, le fait de chercher un moyen d’être immortel pour au final se rendre compte que l’immortalité seul n’a aucun sens et que le plus important dans la vie ce sont nos proches, notre famille mais surtout nos enfants. C’est un peu facile. On a ici l’impression que l’auteur qui a peur de la mort se rend compte qu’il vivra toujours par le biais de sa descendance, comme si c’était une découverte pour lui, alors que pour d’autre ça paraît logique. Par contre j’ai apprécié voir Beigebeder d’une autre façon, en effet on a l’habitude dans ses ouvrages de le voir avec des personnages parisiens bobos, qui boivent, aiment la vie, font la fête et aiment les femmes. Hors ici, il se met lui même en scène et on découvre une nouvelle facette de lui, celle d’un père et d’un mari aimant et j’ai aimé découvrir ça dans ce livre. Peu importe qui on est, auteur à succès ou pas, à un moment donné on se retrouve tous au même point à réfléchir sur ce qui adviendra de nous après et on en vient tous à la même conclusion : on a besoin des notres. Un roman humain qui parle plus de la peur de mourir que de l’immortalité avec une vulgarisation scientifique qui m’a instruit, à lire pour découvrir une autre facette de cet auteur.
citations
- “Mon amour, tu te trompes complètement : certes, les gens, les animaux et les arbres mouraient pendant des millénaires, mais à partir de nous, c’est terminé.”
- “On dit parfois que les films d’un cinéaste sont ses enfants. J’ai rarement entendu plus grosse connerie. Je n’ai produit que deux chefs d’œuvre, et ils ne sont pas en pixels.”
- “Je suis allergique à l’automne, car ensuite vient l’hiver et que je n’ai pas besoin de l’hiver : il fait déjà très froid en moi.”
- “Tu vois, papa, même si on n’imprime plus de livres, on pourra toujours imprimer des gens.”
En savoir + avec le podcast d’Usbek & Rica
informations
Une vie sans fin, Frédéric Beigbeder, éditions Grasset – Grand format – 22€ – 360 pages