On a tous nos contradictions. Chaque matin en me réveillant, je me lance le défi de réduire encore un peu plus mon impact écologique ; je suis loin d’être le meilleur, je suis encore plus loin d’être parfait, mais j’utilise toute mon énergie pour faire de mon mieux. Difficile de passer à côté, tout le monde en parle : la télévision, la radio, internet, la presse. Pas un jour ne passe sans qu’on nous annonce une mauvaise nouvelle sur la santé de notre planète. Alors chaque matin, je m’efforce de faire mieux que la veille. Mais comme je l’ai dit, on a tous nos contradictions. La mienne s’appelle Disneyland Paris.
Si il y a bien un endroit en France où l’écologie est un véritable soucis c’est Disneyland Paris. A raison de 19 000 tonnes de déchets, le parc équivalait en 2018 à une ville moyenne de 40 000 habitants.
Difficile alors quand on est la première destination touristique d’Europe de ne pas de répondre aux alarmes de plus en plus bruyantes du réchauffement climatique ; ainsi en avril dernier, Nicole Ouimet-Herter, manager en charge de l’environnement à Disneyland Paris a annoncé un certain nombres de mesures visant à réduire l’impact écologique du domaine.
Pour ne pas trop m’égarer, je me limiterai à mon expérience personnelle et à la quantité des déchets produits par les guests (les visiteurs de Disneyland Paris) que j’ai pu constater au sein du parc. Si vous voulez en savoir d’avantages sur les mesures écologiques (non-négligeables) prises par la direction du parc, je vous conseille ces articles trouvés sur dlpwelcome et disneylandforum qui sont vraiment très complets.
En tant que guest, nous sommes constamment soumis à la tentation de polluer et générer des déchets. On en trouve dans les boutiques où il est vraiment facile de céder à l’appel de la consommation, et de toutes les conséquences qui vont avec ; goodies et jouets en plastique, vêtements, plaids, chaussettes et autres peluches trop mignonnes, tout le monde y trouve son compte. Heureusement, Disneyland Paris a dernièrement retiré ses sacs en plastique au profit de couteux sacs en matériaux recyclés.
Mais dans les restaurants c’est plus problématique. Les pailles, les touillettes, les couverts en plastique (emballés dans du plastique évidemment), les serviettes en papier en libre service font fureur. Normalement les pailles en plastique avaient été remplacées par des biodégradables, et bien pas vraiment, pas du tout même. En cherchant j’ai découvert qu’elles étaient mises à disposition “pour les visiteurs qui en feront la demande”, autrement dit personne puisque ça n’est indiqué nulle part. C’est la même chose pour toutes les viennoiseries et autres gâteaux qui sont systématiquement emballés dans des pochettes papier ou plastique à la durée de vie ultra courte.
Je terminerai rapidement par les hôtels, où normalement les mini-flacons et les mini-savonettes étaient aussi censées avoir disparu, mais notre séjour à l’Hôtel Cheyenne nous a démontré le contraire.
En somme, pour quelqu’un de pas très concerné, c’est vraiment très simple de faire un peu n’importe quoi. Il suffit de faire un tour par les zones fumeurs, qui sont inondées de mégots par terre (alors qu’il y a des cendriers) pour constater que l’incivilité des guests peut être vraiment problématique.
Nous le savons, écologie rime avec végétarisme. Et être végétariens à Disneyland Paris n’est vraiment pas évident. A raison de deux repas quotidiens pendant trois jours, nous avons littéralement épuisé l’offre du parc (hors restaurants sur réservation). Et à chaque fois, c’est assez limité. Les fast-foods ne proposent qu’un burger ou une salade communs à tous les établissements du genre ; heureusement pour nous, les restaurants plus thématisés comme le Fuente del Oro ou le Lucky Nuggets Saloon proposent des mets veggies plus complets. Mais oubliez les petits trucs rapides à manger dans le parc puisque les sandwichs, les hot-dogs ou les croque-monsieurs sont systématiquement composés avec de la viande. Pour une destination touristique à l’écoute de ses visiteurs, et donc d’une population de plus en plus végétarienne, ne pas proposer d’avantages de possibilités est assez regrettable. Pire encore, c’est même le service minimum quand on voit l’élaboration poussée des autres plats “classiques”.
Évidemment, Disneyland Paris tolère et encourage les comportements écolos. Nous avons été agréablement surpris de voir que les gourdes, et surtout celles en inox, sont autorisées dans le parc malgré les mesures de sécurité colossales ; vous pourrez les remplir grâce aux nombreuses fontaines ou aux robinets des toilettes puisque l’eau y est froide. Pour nos repas, nous avons utilisé nos couverts en bambou (on vous conseille de privilégier les couverts en bois, ceux en inox vous empêcheront certainement de passer les portiques de sécurité) ; D’ailleurs dans certains restaurants (les services à table), il n’y a plus de gobelet et de couvert en plastique, ils ont été remplacés par des verres en verre, des couverts en inox, et tous les plats sont servis dans des assiettes réutilisables.
L’ensemble du parc est entièrement couvert de nombreuses poubelles, et même si le tri sélectif n’est pas mis en place (encore que) on ne trouve pas trop de déchets par terre.
Et pendant nos séances de shopping, nous avons utilisé nos sacs à dos et quelques tote bags au cas où. Et si vous avez peur d’avoir mal au dos, le parc propose le service Pick Up Boutique qui vous permet de mettre de côté vos emplettes et de venir les chercher à la fin de la journée dans la boutique.
Disneyland Paris a indéniablement de bonnes idées, il est assez novateur sur certains points dans les coulisses, mais paradoxalement tolère des choses vraiment étranges que j’ai noté plus haut. Je pense que surtout c’est la mentalité des gens qui doit évoluer. Nous aussi nous pouvons devons faire des efforts à notre échelle. La situation est loin d’être catastrophique, le parc semble avoir saisi l’ampleur de l’enjeu, nous devons juste lui donner un coup de pouce.