Synopsis
Le quotidien d’un groupe d’employés de bureau dans une fabrique de papier en Pennsylvanie. Michael, le responsable régional, pense être le mec le plus drôle du bureau. Il ne se doute pas que ses employés le tolèrent uniquement parce que c’est lui qui signe les chèques. S’efforçant de paraître cool et apprécié de tous, Michael est en fait perçu comme étant pathétique…
__Allociné
Mon avis :
7/10
Vous le savez, je ne suis pas un grand sériephile, par conséquent je suis passé à côté de pas mal de séries cultes. (Inutile de faire une liste, elle serait beaucoup trop longue). Alors il y a quelques mois, Mathilde s’est donnée une mission : me faire découvrir les séries humoristiques US cultes des années 2000 ; puisque, à part The Big Bang Theory, je n’en ai vu aucune. Nous avons donc commencé par le remake américain de la série The Office.
(Petite parenthèse avant de démarrer, évidemment je n’ai jamais vu la version britannique. Je ne pourrai pas dire si l’adaptation est bonne ou comparer les 2 versions.)
Durant les premières secondes de la série, mon premier jugement a été : “ohlala mais ça a très mal vieilli”. Mais rapidement, je comprends que cet aspect fade, grisâtre et presque “sans personnalité” est une volonté puisque la série se veut comme un documentaire au sein de l’entreprise. Toute la mise en scène est en caméra épaule, ou à la Gopro pour les scènes filmées en voiture ; les personnages portent officiellement des micros et parlent aux caméramans et il n’y a aucune musique extradiégétique.
Alors évidemment, bien sur que si ça a pris un petit coup de vieux, c’est pas insupportable, mais ça sent clairement la poussière.
Heureusement la réalisation extrêmement réaliste du début laisse place à des péripéties rocambolesques et inimaginables dans la vraie vie.
La série suit donc la vie du bureau de Dunder Mifflin (d’où le nom), une entreprise de fournitures de papiers basée à Scranton. L’équipe, menée par Michael Scott est composée d’une quinzaine d’employés à la personnalité forte. Principalement, il y a Jim, le grand gaillard beau gosse de la série, qui semble fricoter avec Pam, la timide réceptionniste qui passe ses journée à essuyer les blagues misogynes de ses collègues. Il y a aussi Dwight, clairement le psychopathe de la série (en 2 secondes on cerne bien le personnage). Les autres personnages sont moins importants mais ont chacun une identité qui les définit (l’intérimaire, l’alcoolique, le goinfre…etc). Et des nouveaux personnages plus ou moins importants arrivent au fur à mesure de la série. Le but étant de présenter des personnages volontairement tristes, un peu comme des clowns blancs, aucun n’est réellement beau, charismatique ou étincelant. En somme, on rit d’eux, et pas avec eux.
Tous évoluent au fil des saisons. Leurs personnalités s’affinent et leurs relations se développent. Du coup, on s’attache vraiment à eux. Michael en est le parfait exemple : au départ il n’était que le patron misogyne, égoïste et autocentré, mais rapidement il est devenu un personnage terriblement attachant, manquant cruellement de confiance en lui, plus maladroit que méchant, qui recherche juste de l’amour et de la reconnaissance auprès des autres. Et il suffit qu’il quitte la série au terme de la saison 7 pour constater qu’il était totalement indispensable au programme.
Très rapidement, mes premières impressions changèrent. Je me suis pris au jeu et j’avais envie d’enchaîner les épisodes. La qualité progressive de la mise en scène aide pas mal, c’est beaucoup plus “regardable”. Et c’est très rigolo de voir la série rentrer dans les années 2010 ; petit à petit les énormes écrans cathodiques laissent leurs places aux écrans plats modernes, les premiers smartphones apparaissent et internet devient omniprésent comme outil de travail. Aussi, j’ai découvert que The Office était à l’origine d’un nombre incroyable de gifs que j’utilisais régulièrement :
(Cette série est véritablement une usine à memes.)
Mais c’est principalement grâce aux relations entre les personnages que la série gagne en qualité. On prend plaisir à les voir vivre ensemble ; la relation amoureuse entre Jim et Pam est un vrai régal (celle entre Michael et Holly est aussi une vraie perle). La folie de Dwight est exponentielle pour notre plus grand plaisir. Il faut dire que le casting est excellent, les acteurs et actrices sont très investis par leurs rôles (ils auraient improvisé pas mal de scènes), Steve Carell en tête de liste, qui offre une prestation vraiment remarquable.
Justement, comme je disais plus haut, le côté très réaliste a laissé place à une euphorie collective ; les blagues de Jim pour Dwight le prouvent. Ce qui n’était au départ que de gentilles boutades s’est transformé en pièges machiavéliques. Les changements réguliers de directeur régional et de Président de Dunder Mifflin l’illustrent très bien également, je ne suis pas sur qu’une société pourrait garder la moindre stabilité avec ce jeu des chaises musicales. Je peux aussi vous parler de Creed, au départ il a juste le rôle de l’employé dont on ne sait pas trop ce qu’il fait là ; à la fin, c’est le mec ultra chelou qui planque des cadavres dans les plafonds du bureau. Bref, en gros, les scénaristes n’avaient plus aucune limite. (Apparemment les showrunners américains se sont rapidement écartés du script de la série UK, d’où ce changement de ton).
Au final, toutes mes appréhensions se sont rapidement évaporées, parce-que la qualité de la série augmente véritablement. Effectivement, la série n’est pas dans les standards actuels, loin des rythmes ultra dynamiques et des couleurs pétantes. Encore une fois, on ne peut doit pas juger les codes d’une œuvre de 2005 avec notre œil de 2019. Mais l’évolution des personnages, la richesse de l’écriture, la mise en scène qui progresse, tout évolue dans le bon sens pour nous faire passer un excellent moment. Jusqu’à la saison 7, et le départ de Michael. Personnellement je pense que ça aurait dû aussi être la fin de la série, pour partir au sommet. Après, cela reste très bon mais c’est un cran en dessous. (La preuve, la série n’aura tenu que 2 années supplémentaires).
En gros, si je devais conseiller The Office je dirai le classique “une fois que t’as passé la première saison, c’est vraiment super”.
Informations
The Office créée par Greg Daniels, sortie en 2005 – USA – 9 saisons – Adaptation de la série éponyme The Office version UK.