Le Mandalorien et l’Enfant poursuivent leur voyage, affrontant maints ennemis et rejoignant leurs alliés. Ils se frayent un chemin à travers une galaxie dangereuse, dans la tumultueuse période …
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Diffusés chaque vendredi depuis le 30 octobre, la deuxième saison de la série pilotée par Jon Favreau et Dave Filoni nous avait promis bien des réponses et des surprises, et ces huit épisodes n’ont pas déçu. Sans véritablement bouleverser les bases, déjà bien solides, cette seconde saison va plus loin et se montre plus généreuse à bien des aspects.
Comme l’année dernière, on retrouve des épisodes fillers, mais qui cette fois-ci, présentent une richesse visuelle et une écriture affinée qui évite tout ennui ; je pense notamment à l’épisode 2, parfaitement inutile dans la trame scénaristique mais marquant par sa direction artistique et son ambiance digne d’œuvres space horror. La seconde moitié de la saison quant à elle, étonne en devenant un long climax en quatre actes très prenant (comme c’est le cas dans The Clone Wars et Rebels). Les showrunners semblent à avoir écouté les reproches qui leur ont été faits.
Artistiquement la série est toujours aussi époustouflante. Chaque épisode propose une richesse visuelle aboutie, une ambiance unique et une réalisation approfondie qui efface définitivement les frontières entre cinéma et télévision ; en tout cas The Mandalorian est plus beau que l’ensemble de la postlogie.
Aussi, l’aspect western laisse place à beaucoup d’ambiances puisant dans une multitude de références (Dune, Alien, le Japon-féodal, voire le cinéma de Kurozawa si cher à Georges Lucas). Les décors désertiques sont ainsi remplacés par des décors plus variés : une étendue océanique, une jungle fournie, un canyon rocheux, une grotte de glace ou encore un port crasseux tout à fait hostile ; voir une telle diversité de décors dans une série est suffisamment rare pour être soulignée.
La formule d’un·e réalisateur·rice par épisode est à nouveau employée mais laisse cette fois d’avantage de place à leurs créativités. Les épisodes ont de ce fait une identité propre ; cela désharmonise l’ensemble, ou enrichi visuellement la série (le verre à moitié vide ou à moitié plein vous voyez ?).
Les scènes d’action sont également plus ambitieuses et plus fréquentes, le premier épisode avec ce colossal Dragon Krayt donne clairement le ton.
On notera au passage la finesse des références proposées, le squelette d’une créature similaire était présent dans Un Nouvel Espoir en 1977, subtil. De manière générale, la série, et plus encore cette saison, maîtrise à la perfection l’art de l’easter egg, à des niveaux différents ; en tout cas chacun y trouve son compte : les fans des films, les fans des séries animées, les fans des jeux-vidéos, les fans de la saga toute entière, et même les fans de l’univers Legends. Le duo de créateurs semblent avoir cernés Star Wars et s’amusent avec cette saga immensément riche. Pas d’inquiétude si vous n’êtes pas de celles et ceux cité·e·s précédemment, vous ne vous sentirez jamais perdu·e·s, ni même mis·e·s à l’écart par le scénario.
C’est aussi grâce à ses personnages que cette deuxième saison brille d’avantage. Mando n’est plus un cowboy solitaire mais un vrai héros n’hésitant pas à faire équipe avec des alliés de circonstances. Sa complicité avec l’Enfant s’est largement enrichie, proche d’une relation père/fils, elle offre quelques moments très attendrissants et des scènes vraiment émouvantes. Tous deux se portent l’un l’autre, le Mandalorien s’humanise et l’Enfant grandit. Les valeurs véhiculées par cette relation sont vraiment touchantes.
Des personnages de la première saison sont également de retour et gagnent en développement, Cara Dune jouit d’un traitement assez intéressant. Et des nouveaux protagonistes, méconnus ou connus viendront s’ajouter à cette galaxie déjà bien fournie.
Il y a tout pile un an, Star Wars m’avait vraiment navré ; la faute à un Épisode 9 décevant. Et si 2020 a été compliquée sur bien des aspects, elle aura aussi été en ce qui me concerne l’année de la réconciliation avec la galaxie lointaine, très lointaine. L’ultime saison de la série The Clone Wars, le roman Ahsoka d’E. K. Johnston, les jeux vidéos Jedi Fallen Order et Squadron, et donc la saison 2 de The Mandalorian, m’ont permis de retrouver l’évasion, l’émotion et la magie que j’aimais tant dans Star Wars, et ce malgré des imperfections évidentes.
Pourvu que les prochain·e·s films, séries, jeux et romans suivent ce chemin car, This is the way.
Informations
The Mandalorien créée par Jon Favreau avec Pedro Pascal, Gina Carano, Giancarlo Esposito – saison 2 disponible sur Disney+ – U.S.A – actuellement 2 saisons, saison 3 en production – 16 épisodes d’environ 40 minutes – série en cours