Synopsis
Les Chevaliers Jedi mènent la Grande Armée de la République contre l’armée droïde des Séparatistes.
__allociné.
Mon avis ♥
Après trois premières saisons légères et enfantines, deux saisons plus matures et une sixième faite pour les initiés, The Clone Wars revient au bout de six années d’absence ; et tel le phœnix ressurgissant de ses cendres, brille de mille feux. En seulement douze épisodes, Dave Filoni conclue sa création de la plus belle des manières. Un cocktail d’action, d’émotion et de maîtrise qui fonctionne immédiatement.
Ce qui interpelle dès les premières minutes de cette saison c’est la qualité de l’animation. Un impressionnant palier a été franchis ; les textures sont mieux définies, les expressions plus convaincantes et plus réalistes, les vêtements et les cheveux plus vivants, bref, en conservant son style si particulier, la série gagne en qualité visuelle et apporte une continuité fidèle et réussie avec Star Wars III. La comparaison avec les premières saisons est d’autant plus impressionnante. Les mouvements ont aussi franchi un palier mais c’est surtout les chorégraphies qui ont fait un bond impressionnant, certains combats de sabres ont été enregistrés en motion capture permettant un réalisme optimal.
The Clone Wars n’a jamais été aussi beau, dépassant Rebels et Resistance.
Composée de trois arcs scénaristiques, cette ultime saison reprend là où nous l’avions laissé ; c’est véritablement une nouvelle saison, et pas un comeback propice aux retours largement mis en scène et autres images symboliques. Le premier épisode démarre au cœur d’une bataille opposant l’armée des clones aux droïdes séparatistes. Plus généralement, cette première partie s’avère être dans la droite lignée des saisons précédentes, reprenant un schéma bien connu (et critiqué pour sa redondance dans mon article sur la série) : les Séparatistes ont l’avantage grâce à une nouvelle arme, la République déjoue les pièges et gagne. Cette partie centrée sur la super équipe de Clones : le Bad Batch, enrichie comme à l’accoutumé l’univers et apporte un développement intéressant sur le rôle des soldats de Kamino ; pour la première fois depuis leur apparition dans L’Attaque des Clones, on s’interroge sur leur sort à la fin du conflit. Plus généralement, cette saison offre aux Clones, et à Rex notamment, plus de place et un rôle plus important que celui d’une simple armée déshumanisée. Les saisons précédentes avaient esquissé ici et là quelques bribes de cet aspect plus psychologique quant à leur drôle de rôle durant cette guerre, mais cette saison 7 en fait un enjeu quasiment permanent, et occupe une majeure partie du dénouement de la série.
Le personnage d’Ahsoka Tano est lui aussi au centre de la série. Si elle n’apparait qu’à partir du cinquième épisode, nous ne la quitterons plus jusqu’aux dernières secondes de l’épisode final. La padawan qui pouvait par moment nous taper sur les nerfs a bien changé et a considérablement gagné en maturité. Elle approfondit le concept de Jedi gris initié dans la Postlogie par le biais de Luke Skywalker ; le traitement est nettement plus subtil que “un peu du côté lumineux mais un peu du côté obscur quand même” comme il en a été pour Rey et qui parait un peu trop simple. Nous retrouvons donc la Togruta errant dans les niveaux inférieurs de Coruscant, avant qu’une série d’événements ne l’oblige à prendre part au siège de Mandalore. Quel plaisir de retrouver une Ahsoka 2.0, plus mûre, plus sage et tellement plus puissante ! Certaines péripéties sont impressionnantes.
Ne se contentant pas seulement de “terminer une série annulée”, Dave Filoni profite de l’occasion pour apporter un complément à Star Wars III. La solution de facilité aurait été de terminer les histoires, de combler quelques intrigues abandonnées, et prendre fin sur une ouverture excitante quelques minutes avant La Revanche des Sith (comme l’avait fait Clone Wars, où la dernière action était la capture du Chancelier Palpatine), mais cette ultime saison de The Clone Wars va plus loin et prend place en parallèle du long métrage ! C’est très intelligent. D’une part cela explique l’absence d’Ahsoka et de Rex, mais cela permet aussi d’ajouter un véritable intérêt à ce final grandiose. Malheureusement, le temps de présence d’Anakin Skywalker et d’Obi-wan Kenobi en pâtira. Puisque occupés ailleurs ils ne sont vraiment pas au centre de cette septième saison.
Évidemment, les personnages n’échapperont pas à l’Ordre 66, et évidemment, encore une fois, j’en suis sorti meurtri et chamboulé – Quinze ans après, cet événement tragique me touche encore comme de rares événements fictionnels peuvent le faire (c’était pareil dans le jeu vidéo Star Wars Fallen Order l’année dernière) – La série reproduit même des scènes de discussion vues dans l’Épisode III, fait écho à des intrigues du film, etc… Il serait assez intéressant de faire un montage liant le métrage à ces quatre épisodes, je suis certains que l’ensemble cohabite parfaitement.
Ces dernières années, on a pu constater qu’un bon nombre de projets ressuscités se sont plus ou moins cassés la figure et ne parvenaient pas à retrouver la magie d’antan (Heroes, Veronica Mars, 24h Chrono…), mais heureusement, The Clone Wars ne fait pas cet écueil et s’offre une conclusion incontestablement réussie. Les dernières minutes sont époustouflantes mais sans être larmoyantes ; à n’en pas douter l’une des meilleures fins de série que j’ai pu voir. Bien sur, la série n’est pas parfaite, bon nombres d’épisodes sont inintéressants et n’apportent pas grand chose, mais il n’empêche qu’elle a su s’imposer malgré les nombreux détracteurs auxquels elle a du faire face à sa naissance.
Définitivement, Dave Filoni réussit tout ce qu’il touche quand il s’agit de Star Wars, et à en constater la passion qui l’habite((Dave Filoni, extrait de Disney Gallery : The Mandalorian, 05/2020 – YouTube)), il est plus que temps de lui confier la casquette (ou le chapeau) de réalisateur de longs métrages.
Informations
Star Wars : The Clone Wars créée par Georges Lucas avec Emmanuel Garijo, Olivia Luccioni et Bruno Choël – U.S.A – 7 saisons disponibles sur Disney+ – 133 épisodes d’environ 25 minutes