Vincent, trentenaire sans enfant, infiltre une tribu aux codes et au langage mystérieux : les parents d’élèves. Se retrouver aux réunions parents-prof, aux sorties d’école et à la kermesse de fin d’année relève d’un sacré exploit ! Mais voilà, Vincent a une très bonne raison d’être là et finit même par se sentir bien dans cette communauté un peu spéciale…
__Allociné.
Si depuis de nombreuses années le cinéma français a braqué ses projecteurs sur les écoles (la Vie scolaire, Le Brio, T’as pécho ?, les Héritiers, les Profs) en se focalisant surtout sur ses élèves et ses professeurs, Parents d’élèves se concentre sur les…parents d’élèves (c’était assez facile). Ceux qui ne se cantonnaient jusqu’ici qu’aux seconds rôles et aux brèves apparitions, ont cette fois-ci le droit d’être les vedettes d’un long métrage. Mais ont-ils suffisamment de choses à raconter pour remplir un scénario d’une heure trente ?
Pour commencer, Parents d’élèves est une comédie, une vraie, généreuse, qui offre beaucoup de rires. Principalement grâce au talent de Vincent Dedienne qui est aussi drôle derrière une caméra de cinéma que sur scène ou un plateau télé ; c’est simple, chacune de ses apparitions me donne le sourire. Il est frais, naturel et extrêmement sympathique. Bien aidé par des dialogues aiguisés, son alchimie avec Camélia Jordana est tantôt désopilante, tantôt touchante ; qui, avec le rôle de la maîtresse, est plus posée et évidemment moins drôle que ses partenaires ; elle apporte ainsi des instants plus subtils et tendres au film.
Les autres personnages sont beaucoup plus caricaturaux et servent la comédie ; chaque parent est ici pour représenter un stéréotype que l’on croise près des sorties d’écoles, qui rappelle le sketch du Palmashow. Mais au final l’ensemble est équilibré et fonctionne. Et les enfants sont très mignons et jouent bien !
Malgré une caméra très classique et peu audacieuse, la réalisation de Noémie Saglio est pétillante, colorée et m’a plu. Et quand j’ai découvert qu’elle est la co-réalisatrice de Plan Cœur, j’ai compris ; on retrouve cette même énergie commune aux deux œuvres.
Le but du long métrage de Noémie Saglio est donc de nous faire rire plutôt que de peindre l’état des établissements scolaires dans un film qui se voudrait plus sociétal. Le pitch de départ présente l’ambiance : Vincent (Vincent Dedienne) est amoureux de Nora (Camélia Jordana), la nouvelle maîtresse de l’école Montgallet, il décide de se faire passer pour un parent d’élève afin d’approcher la professeure. La situation de départ est donc assez invraisemblable et le subterfuge impossible dans la vraie vie.
L’environnement scolaire et notamment celui des parents est donc plutôt un prétexte qu’un enjeu. On suit surtout une histoire d’amour, transposable d’un milieu à un autre, mais qui s’avère suffisamment bien écrite pour nous emporter, et qui n’était pas loin de me faire couler une larme.
Malgré une certaine légèreté, le film tente d’aborder des thématiques très actuelles comme la monoparentalité, et selon moi c’est là qu’il pèche. Si son message principal est de dire que, globalement les liens du cœur sont plus importants que les liens du sang, certaines situations et certains dialogues s’empêtrent dans des interprétations qui nuiraient aux discours d’amour et de tolérance que le film promeut. L’intention n’est absolument pas condamnable mais avec un peu de mauvaise foi il n’est pas impossible de sortir de la salle en disant “ah bah tu vois le film il dit qu’il faut un papa ET une maman !”. Vu la sensibilité du sujet, une écriture plus attentive aurait été judicieuse pour éviter tout malentendu.
Derrière une comédie vraiment drôle, la réalisatrice Noémie Saglio tente d’aborder quelques thématiques actuelles avec une légère maladresse et sans aller au fond des choses. Les acteurs nous émeuvent et nous font rire dans cette vraie comédie feel good, une valeur sûre.
Informations
Parents d’élèves de Noémie Saglio (Plan Coeur, Connasse, Princesse des coeurs) avec Camélia Jordana et Vincent Dedienne – sorti le 7 octobre 2020