Lorsque l’Empereur de Chine publie un décret stipulant qu’un homme de chaque famille du pays doit intégrer l’armée impériale pour combattre des envahisseurs venus du nord, Hua Mulan, fille ainée d’un vénérable guerrier désormais atteint par la maladie, décide de prendre sa place au combat. Se faisant passer pour un soldat du nom de Hua Jun, elle se voit mise à l’épreuve à chaque étape du processus d’apprentissage, mobilisant chaque jour un peu plus sa force intérieure pour explorer son véritable potentiel…
Commence alors pour Mulan un voyage épique qui transformera la jeune fille en une guerrière aux faits d’armes héroïques, honorée par tout un peuple reconnaissant et faisant la fierté de son père.
__Allociné.
Olalah quelle déception… Le remake live action de Mulan est une impressionnante déception. Et rappelons-nous toute l’encre qu’il a fait couler, et tous ces rebondissements qui ne font qu’accentuer cette amertume. Petit retour en arrière, lorsque tout allait à peu près bien dans le monde et quand le film devait sortir en grande pompe au mois de mars. Arrive alors la pandémie mondiale que tout le monde connait, qui contraint le live action le plus coûteux de Disney à décaler sa sortie à l’été 2020, d’abord en juillet, puis en août, mais toujours au cinéma. C’est au moment où on retrouvait un peu de répit que la terrible annonce est tombée : Mulan ne sortira pas en salles. Mais bien sur Disney+, le 4 septembre 2020. Et comme si cela ne suffisait pas, on apprend qu’en plus du coût d’abonnement à la plateforme, il nous faudra débourser la coquette somme de 29.99$ pour avoir accès au film. Les critiques fusent, la colère des fans et des exploitants de salles ne se fait pas attendre, mais Disney tient bon. Excepté en France, où les irréductibles font plier le géant américain qui sortira le film quand même sur Disney+, mais sans surcoût…et le 4 décembre 2020.
Il a alors fallu patienter trois mois pour enfin voir, et enfin juger cette version revisitée du classique d’animation. Et résultat : c’est une grosse déconvenue.
A part des paysages largement mis en valeur, qui n’ont pour objectif que de flatter l’égo du prolifique marché chinois, le film ne propose rien et ne dégage aucune émotion. Vous connaissez tous ces films qui semblent interminables, Mulan est le petit nouveau de cette catégorie, alors que paradoxalement il ne s’y passe pas grand chose. Les péripéties sont forcées, précipitées, bâclées et les rares bons moments sont ceux empruntés au film d’animation de 1998. Il n’est ni un film de guerre chinois, ni une fable, ni un long métrage d’aventure, c’est un mélange bancal des trois. La photographie et les décors se contentent du minimum et la réalisation n’est pas plus inspirée ; on se demande vraiment où sont passés les 200 millions de budget.
Vous vous souvenez du Roi Lion de 2019 qui n’était qu’un vulgaire copié-collé de la version de 1994 ? Et bien Mulan 2020 est l’exact opposé. Il ne s’est pas écarté du support d’origine, il l’a vidé de la substance qui en faisait un film original, poétique et charmant – on peut même être un peu mesquin et penser qu’il conserve ce qui plaît au public chinois, et supprime ce qu’il ne lui plaît pas. Mulan n’est plus un film intimiste sur l’émancipation et la famille, mais une sorte de film de guerre qui essaye de recréer artificiellement la légende d’une guerrière en dénonçant, grossièrement, le patriarcat militaire de la Chine féodale, bref, c’est très bancal. Cela-dit, l’absence de musique originale et la disparition de Mushu pour un traitement plus réaliste ne m’attristent pas spécialement, et s’il n’y avait que ça, ça irait.
C’est donc une sacrée déception pour un film prometteur qui a d’avantage briller pour son exploitation laborieuse que pour son contenu.
Encore raté.
Informations
Mulan de Niki Caro avec Liu Yifei, Donnie Yen, Gong Li – sorti le 4 décembre 2020 sur Disney+