Le capitaine Vrânken de Xaintrailles, exilé par l’Empire deux ans plus tôt dans les Brisants, revient à Drasill porteur d’une terrible nouvelle : une implacable menace s’apprête à dévaster la galaxie… Après « Chien-de-la-lune » et « Le Secret des abîmes », voici le troisième volume tant attendu de la saga « Les Maîtres des Brisants » qui mêle corsaires, vaisseaux galactiques et combats épiques. Retrouvez Chien-de-la-lune, Mörgane la devineresse et les autres héros de la série d’Erik L’Homme dans un récit plus flamboyant que jamais.
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Lorsque j’ai appris qu’Erik L’Homme avait publié une suite à sa saga Le Maître des Brisants, j’avoue avoir été dans un premier temps dubitatif ; la fin du second tome offrait une fin ouverte à une histoire qui avait clôturer tous ses arcs scénaristiques, qu’est-ce que l’auteur pourrait bien avoir à raconter ? Comment cette suite ne pourrait pas paraître artificielle ? Malheureusement cette question est restée longtemps à mon esprit. C’est sans doute pour cette raison que le début du roman m’a semblé un peu long et pas franchement passionnant ; on débarque au cœur d’une histoire déjà engagée et qui ne se rattache aucunement avec les opus précédents. Heureusement, les choses s’installent à la fin du premier tiers, une fois tous les enjeux posés ; ensuite le rythme ne retombe jamais. Car Seigneurs de guerre est une sorte d’Avengers de Drasill (le galaxie fictive où prend place l’action), où tous les personnages rencontrés dans les deux premiers romans s’unissent pour combattre un nouvel ennemi commun dans un affrontement tendu qui occupera tout le reste du livre. Dommage tout de même de n’avoir glissé aucun indice qui aurait crédibilisé l’arrivée des événements et éviter le sentiment de lire une suite imprévue.
En démarrant ma lecture, je ne m’attendais pas à découvrir une écriture nettement plus mature, comme si L’Homme s’adaptait à son public plus vieux de quatre ans. En parlant de stratégies de bataille, de morts, et de dimensions quantiques d’une manière plus approfondie, son écriture est plus précise, plus fournie, plus ambitieuse ; les événements racontés sont plus poussés qu’auparavant et amènent d’avantage d’enjeux. Il développe intelligemment son univers, au lieu de nous faire découvrir de nouveaux horizons, il approfondie les lieux que l’on a déjà visité. Aussi, j’ai grandement apprécié la narration très cinématographique, plusieurs scènes s’entremêlent à la manière d’un découpage de longs métrages, et permet à la bataille finale de conserver un rythme haletant qui ne s’épuise jamais. Enfin, la place des jeunes protagonistes s’est nettement affirmée, ils·elles ne sont plus des jeunes adolescent·e·s qui subissent, dorénavant, ils·elles sont au cœur des événements ; j’ai même entraperçu un message remplis de courage pour la jeunesse, forcée d’affronter les nouveaux enjeux de notre monde, et ignorés par les anciennes générations :
– Vous êtes en train de vous disputer pour des âneries (…) Vous ne croyez pas qu’on a mieux à faire que de se chamailler comme des gamins ?
Vrânken observait le garçon qui, au bord des larmes, donnait une leçon aux adultes qui tenaient entre leurs mains le destin de millions d’être humains.
Difficile de ne pas y voir une intervention similaire à celle de Greta Thundberg face aux membres de l’ONU, imaginée dix ans plus tôt.
Pour toutes ces raisons, j’ai encore mieux apprécié cette lecture. On peut même dire que j’ai pris un vrai plaisir à découvrir le dernier opus de la trilogie d’Erik L’Homme. Pour preuve, j’ai dévoré les 280 pages en une poignée de jours, c’est suffisamment rare pour être souligné. Seigneurs de guerre est une conclusion épique à une saga géniale.
Informations
Les Maîtres Des Brisants / L’Intégrale, de Erik L’Homme chez Gallimard Jeunesse – Folio Junior (06/06/2019) – Intégral des 3 tomes 9,90€ – 704 pages – France
