Le tyrannique Lancelot-du-Lac et ses mercenaires saxons font régner la terreur sur le royaume de Logres. Les Dieux, insultés par cette cruelle dictature, provoquent le retour d’Arthur Pendragon et l’avènement de la résistance. Arthur parviendra-t-il à fédérer les clans rebelles, renverser son rival, reprendre Kaamelott et restaurer la paix sur l’île de Bretagne ?
CaptainWatch
Douze années.
Douze années d’une extrême patience. Douze années avares d’informations. Douze années d’une fidélité sans faille pour une mythologie qui n’a pas encore offert son dénouement. C’est bien en 2009 que l’ultime page du Livre VI de la série télévisée Kaamelott s’est fermée, avec une promesse “Bientôt, Arthur redeviendra un héros” proposée dans un cadrage cinématographique ne laissant aucun doute au projet d’Alexandre Astier : la suite se fera au cinéma.
La première bande annonce publiée en janvier 2020 annonçait déjà la couleur et une certaines ambition : des paysages variés, une mise en scène travaillée et un casting entièrement réuni. Une seule chose manquait à l’appel : Arthur. J’ai vraiment craint une Star Wars 7 et l’absence quasi totale du personnage principal.
Pas de panique, Arthur est présent ! Et est même bien le protagoniste de cette aventure. En fait, Kaamelott : Premier volet ressemble beaucoup à la série. Celleux qui craignaient un ton aussi dramatique que dans les Livres V et VI peuvent déjà être rassuré·e·s, le long métrage est drôle, vraiment ; l’esprit est là. Le dialogue aperçu dans la bande-annonce sur les éclaireurs ainsi que la partie de Robobrol prouvent que la plume est aussi affûtée que lors des instants les plus hilarants de la série. Néanmoins, le royaume de l’Ogre que nous avions laissé n’a pas vraiment changé en douze ans, c’est peut-être même pire qu’avant. Le film se compose alors aussi de quelques scènes plus sérieuses, plus graves, voire plus dramatiques. Au final l’équilibre humour/gravité est géré avec finesse sans que l’un·e étouffe l’autre.
La réussite de ce Premier volet est d’être une véritable suite à la série, et pas un remake cinématographique. Les péripéties sont pleinement dans une continuité logique, les personnages ont vécu, évolué, et leurs retours à l’écran ne sont pas particulièrement marqués. Comme prévu aussi, la mise en scène est grandiose et n’a pas à rougir face à des superproductions comme Game Of Thrones ; on découvre enfin la forteresse de Kaamelott en entier ! (Et celleux qui prétendent que ce n’est qu’un téléfilm, vous êtes un mystère).
En fait, ce qui ressort surtout de cette œuvre c’est l’amour de son créateur. Chaque élément est fait avec soin ; et comme le bonhomme est à l’écriture, à la réalisation, au montage et à la composition musicale, la passion déborde dans tous les sens.
Le seul défaut que je trouve à ce film est son manque de prise de risques scénaristique. Jamais vraiment je n’ai été scotché devant un twist inattendu ou une surprise ; personne ne dévie véritablement de son chemin, et chacun·e est fidèle à lui·elle même. Je n’aurais pas été contre quelques morts ou autres trahisons inattendues.
En fait, Kaamelott : Premier Volet est difficile à juger. J’aime tellement cet univers qu’il m’est compliqué d’exprimer une opinion qui ne serait pas faussée par un fanboyisme envahissant. Finalement, c’est maintenant que je me rends compte que j’aime ce film depuis longtemps déjà ; à peu près douze ans.
Informations
Kaamelott : Premier volet d’Alexandre Astier avec Alexandre Astier, Lionel Astier, Anne Girouard, Thomas Cousseau, Franck Pitiot et Jean-Christophe Hembert – sorti le 21 juillet 2021