Fruit des amours d’un dieu et d’une mortelle, Circé la nymphe grandit parmi les divinités de l’Olympe. Mais son caractère étonne. Détonne. On la dit sorcière, parce qu’elle aime changer les choses. Plus humaine que céleste, parce qu’elle est sensible. En l’exilant sur une île déserte, comme le fut jadis Prométhée pour avoir trop aimé les hommes, ses pairs ne lui ont-ils pas plutôt rendu service ? Ici, l’immortelle peut choisir qui elle est. Demi-déesse, certes, mais femme avant tout. Puissante, libre, amoureuse…
Librairies indépendantes
Circé est un livre qu’on m’a conseillé pour le PAC et fut une très bonne découverte. Ça faisait longtemps que je n’avais pas lu de littérature dite “adulte”, mais il m’a rappelé que peu importe les cases, on peut avoir des coups de cœur partout.
Avec ce roman, Madeline Miller donne une voix à la sorcière et déesse Circé. En mêlant les récits de ses différents mythes et son propre imaginaire, l’autrice nous offre un récit digne de cette protagoniste délaissée. L’histoire est narrée par Circé elle-même ; elle n’est plus le personnage secondaire des histoires des Titans et des Olympiens, elle nous conte ses pensées, ses sentiments et ressentis. Elle est l’héroïne de sa propre histoire, et c’est ce qui rend ce récit si inédit et foncièrement féministe.
Issue de l’union d’Hélios et Persée, Circé a été élevée auprès de sa famille immortelle et pourtant, elle n’en a jamais vraiment fait parti. Cherchant sa place, elle découvrira combien les dieux peuvent être cruels même avec leur propre famille. Exilée sur une île, elle devra apprendre à survivre ; et pourtant cette punition sonnera le début de sa nouvelle vie.
J’ai mis un certain temps à lire ce roman, c’était surtout que je souhaitais prolonger ma lecture le plus longtemps possible, pour savourer. Au début du roman, Circé parait trop naïve et faible pour survivre à la cruauté des dieux, mais son exile la change ; la découverte de sa nature de sorcière la rend forte, et même si la peur est toujours présente en elle, elle ne lâche rien. Elle n’a jamais souhaité être une déesse, alors une fois exilée, elle pense s’échapper des intrigues de l’Olympe, mais en vain. Qu’il s’agisse de sa rencontre avec Ulysse ou de la naissance de son fils, les dieux avaient tout prévu. Même sur son île cachée de tous, ils continuent à se jouer d’elle et à choisir pour elle. Circé à beau se battre et être forte face à toutes les épreuves qui l’acculent, elle reste un pantin dans la main du destin. J’ai trouvé cela très triste. Heureusement, son histoire finit bien : Circé parvient à briser ses chaînes et prend en main sa vie ; mais pour cela, elle est forcée d’abandonner une partie d’elle-même, pour devenir celle qu’elle est vraiment.
Ce livre est un récit initiatique, qui parle d’une enfant qui devient une déesse et d’une déesse qui devient une femme. Il parle de devenir la personne qu’on souhaite être, malgré les épreuves et tout ce qu’on abandonne dernière nous. Ce récit aborde également les amours de Circé, loin des stéréotypes de la femme emplie d’amour, elle aime d’une façon noble et digne. Sa dernière histoire est un peu surprenante, mais malgré l’étrangeté de cette relation, je l’ai trouvé attachante, même si encore une fois, tout était écrit.
J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce roman, pour le personnage de Circé, et sa destiné. J’adore la mythologie et j’ai adoré pouvoir découvrir cette histoire d’une manière plus moderne. C’était mon premier livre de Madeline Miller, mais j’ai déjà ajouté Le Chant d’Achille à ma PAL.
Citations
- Vous qui êtes simplement bons pour nous : vous n’êtes que poussière.
- Ils prennent ce qu’ils veulent, et en échange ils ne te donnent rien d’autre que tes propres chaînes. _Pasiphaé
- Je n’avais pas de droits sur lui, je le savais. Néanmoins, dans une existence solitaire, il existe des moments rares où une autre âme plonge tout près de la vôtre, comme les étoiles qui s’approchent de la Terre une fois par an. Pour moi, il avait été ce genre de constellation-là. _Circé
- Il paraît que beaucoup trouvent leur confiance dans l’amour. _Circé
- Il préférait être maudit des dieux que d’être Personne. _Télémaque
- Je l’aiderai à oublier. Je lui dirai que certaines personnes sont comme des constellations qui ne touchent la Terre que l’espace d’une saison. _Circé
Informations
Circé de Madeline Milleraux éditions Pocket (02/05/2019) – 8,50€ – 545 pages – USA