Synopsis
Des adolescents sont mystérieusement transportés, sans laisser de traces, vers un fac-similé de leur riche ville de la Nouvelle-Angleterre. Afin de revenir dans leur “vraie” ville mais aussi pour survivre, des alliances vont devoir s’établir au plus vite.
__Allociné
Mon avis :
8/10 ♥
The Society est sortie sur Netflix depuis quelques semaines. Plutôt discrètement puisqu’elle s’est retrouvée entre la saison 4 de Lucifer et la saison 2 de The Rain. Elle n’a donc pas été beaucoup mise en avant, c’est dommage car d’après moi c’est une des meilleurs série que la plateforme nous ait proposé cette année. (Pour le moment en tout cas).
Comme beaucoup de séries, celle-ci met en scène des adolescents d’environ 16 à 18 ans. Ils sont tous au lycée et la plupart se préparent à partir pour la fac dans quelques semaines. Une série Young Adult du coup ? Je dirai totalement, mais pourtant elle paraît vraiment au dessus des programmes les plus appréciés chez les jeunes (Riverdale, Shadowhunter, The Order…).
Pourquoi ?
C’est simple, pour commencer elle ne tombe pas dans les clichés. Il y a une diversité de personnages et pourtant aucun n’est un stéréotype ; la lycéenne enceinte n’est pas une fille facile, les garçons homosexuels ne sont pas efféminés ou maniérés, les intellos ne sont pas des boutonneux à grosses lunettes. Non, dans cette série on a l’impression d’être dans la vraie vie, où certes, les footballeurs sont des brutes, mais pas que ; où la fille la plus intelligente du lycée est aussi une belle blonde qui met des jupes en jean. Personnellement cet aspect de la série me plait beaucoup.
Niveau histoire, c’est encore une vraie surprise. Le thème n’est pas révolutionnaire mais il fonctionne : des ados se retrouvent à devoir vivre sans les adultes, comment cela va finir ? C’est une thématique qu’on retrouve déjà dans The 100 ou dans la saga littéraire Gone, mais qui est ici parfaitement utilisée.
La série fonctionne bien, elle est même addictive ! On suit l’évolution des personnages et de cette société en construction, et à chaque fin d’épisode, on veut savoir ce qu’il va leur arriver. On veut savoir où ils sont et pourquoi !
L’intrigue est très bonne, au fur et à mesure des épisodes les informations arrivent au compte-gouttes, une petite par ici, une autre par là ; je pense même qu’un deuxième visionnage ne serait pas de trop pour que je puisse compléter une partie du puzzle.
En plus d’avoir une bonne intrigue, The Society est une série tellement plus intelligente qu’il n’y parait. Certes on peut juste y voir une bande d’ados en train d’essayer de survivre comme ils peuvent en faisant des erreurs ; mais on peut aussi voir une série qui prend une situation extrême et une minorité d’individus pour dénoncer notre société et les débordement de certaines idéologies. Je m’explique, dans les épisodes, on retrouve des éléments qui nous font forcément penser soit à notre société moderne, soit à des mouvements ou partis ancrés dans notre histoire. L’exemple le plus flagrant est le groupe des footballeurs qui se fait appeler “la Garde”, au fur et à mesure le groupe s’agrandit et à chaque fois qu’ils apparaissent “en service”, ils portent leurs vestes de football. Les vestes sont leurs uniformes. La Garde peut être vue comme une police d’état et même à certains moment comme une Gestapo moderne. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Cette série aborde de nombreux thèmes sociétaux : la peine de mort, le port d’armes, la violence conjugale, la drogue, le racisme, le sexisme, la pénurie, la religion… Chacune de ces thématique est abordée de façon intelligente. Pas de discours moralisateur, pas de prise de position ; la série ne nous dit pas “c’est bien” ou “c’est mal“, elle nous montre, et c’est à nous de faire nos propre choix. Chacun peut ainsi se projeter, se dire “Ah moi je serai plutôt comme Allie, moi comme Helena, moi je suis d’accord avec Harry...”.
Même le titre de cette série The Society est extrêmement bien trouvé, car la définition d’une société est la suivante :
Ensemble d’êtres humains vivant en groupe organisé : Les hommes vivent en société.
Milieu humain dans lequel quelqu’un vit, caractérisé par ses institutions, ses lois, ses règles : Les conflits entre l’individu et la société.
source : larousse.fr
Du coup, ces 225 individus forment bien une société. Ils vivent ensemble, mais dans une société vierge. C’est à eux de créer les règles, les lois…etc. ça nous rappelle que “société” ne veut pas dire “démocratie”. La série nous montre à chaque instant que quand on pense faire les choses bien, de manière la plus juste, ça ne signifie pas être une démocratie. Faire voter les gens c’est un pas vers la démocratie, mais les menacer que si le vote n’est pas unanime ils n’avanceront pas, c’est déjà dire bye bye à tout ça.
Pour ce qui est du casting, je le trouve convainquant ; il n’y a pas un moment où j’en ai trouvé un plus faible dans son jeu. J’ai également appris que Sean Berdy, qui joue le rôle de Sam, est sourd dans la réalité. Je trouve ça très bien d’intégrer dans les castings des personnes atteintes de handicap, d’autant plus que cet acteur joue à merveille je trouve.
Bien évidemment cette série n’est pas parfaite. Le premier épisode n’accroche pas vraiment le spectateur mais dès le second la série commence à se révéler. Il y a parfois quelques longueurs et le fait que l’intrigue prenne du temps à se résoudre pourrait en énerver certains. Car à la fin de la saison 1, on a tellement de questions et clairement aucune réponse…
L’autre point négatif est la multitude de personnages, au départ j’avais du mal à les différencier car il y en avait trop ; puis au fur et à mesure on s’y fait, et cela pose de moins de problème. Mais peut-être que quelques protagonistes de moins n’aurait pas fait de mal.
The Society est une bonne série Young Adult que je vous conseille !
Citations
- “On ne peut pas tuer quelqu’un pour ce qu’elle est ou parce que vous avez peur.”
- “Voilà ce qui se passe quand on a un peu de pouvoir.”
- “Mene Mene Tekel Upharsin” = “Tu as été pesé dans la balance et tu ne fais pas le poids”
Informations
The Society créée par Christopher Keyser, disponible depuis le 10 mai 2019 sur Netflix – USA – 1 saison – 10 épisodes entre 48 à 61 minutes – Version contemporaine de l’œuvre classique Sa Majesté des mouches de William Golding.