Dans un futur proche, une mystérieuse lune rouge est exploitée à outrance pour son énergie. Alors qu’elle change brusquement de trajectoire et fonce droit sur la Terre, Paul W.R, le seul astronaute capable de la détruire, refuse d’accomplir cette mission et disparaît. Traqué sans relâche, Paul croise la route d’Elma, une adolescente au tempérament explosif qui va l’accompagner dans sa fuite.
CaptainWatch
Les salles sont rouvertes ! Quel plaisir tellement attendu.
En attendant l’arrivée des mastodontes américains, l’occasion est parfaite pour mettre à l’honneur le cinéma français qui rempli largement les programmations de nos salles obscures.
Je vais alors, modestement, essayer de vous faire découvrir quelques pépites qui auraient probablement été écrasées par les blockbusters hollywoodiens habituellement.
Commençons par un film de science-fiction français : Le Dernier Voyage de Romain Quirot, avec Hugo Becker, Lya Oussadit-Lessert, Paul Hamy et Jean Reno. Nous découvrons Paul W.R, un astronaute en cavale, à priori capable de sauver l’humanité (littéralement), d’une mystérieuse lune rouge en orbite autour de la Terre qui menace de s’écraser d’ici quelques jours à peine. Avec ses airs de road trip, le long métrage nous fera rencontrer des personnages tantôt attachants tantôt glaçants tantôt étranges. J’ai personnellement eu envie de le découvrir uniquement en voyant l’affiche, non sans rappeler les magnifiques visuels peints des années 80, l’ambiance qui s’en dégage m’a immédiatement charmé. (Globalement, par plein d’aspects, le film est un chant d’amour aux films pulp du genre des années 80).
La première chose à saluer, ce sont les personnages. Les êtres humains présentés sont désabusés et errent dans un monde post-apocalyptique proche de l’extinction ; dès les premières secondes, un clip show introductif nous plante le décors, nous indiquant alors que la tension sera palpable. Les moments légers sont des instants de respiration très touchants, grâce à la relation attendrissante entre Paul et Elma. A l’inverse, l’antagoniste du métrage est glacial et déstabilise l’audience en un seul sourire.
L’ambiance est aussi parfaitement maîtrisée, grâce à des décors fourmillants de détails et des effets numériques très réussis, ce monde futuriste est aussi beau que triste. En piochant dans des références allant de Blade Runner à Mad Max, de Tintin sur la Lune au jeu vidéo Fallout, Le Dernier Voyage n’invente pas grand chose mais parvient à mettre en image un monde visuellement très riche et crédible : si l’apocalypse devait avoir lieu, elle ressemblerait sans-doute à cela. En un peu moins jolie sans doute, car pour le coup, la photographie et la réalisation sont superbes. Le film compte beaucoup de plans très esthétisés qui rappellent pourquoi le cinéma n’est jamais aussi beau qu’en salles (tac, le point le cinéma c’est mieux que le streaming est placé là).
La musique prend également une place primordiale ; inspirée par Hans Zimmer dans Interstellar, les synthétiseurs du compositeur Etienne Forget subliment la réalisation, qui sublime à son tour la BO, etc, etc. La musique additionnelle n’est pas non plus en reste ; les morceaux choisis font mouche à chaque fois. Je retiens particulièrement une scène de bagarre accompagnée par Couleur Menthe à l’eau d’Eddy Mitchell.
Par son ambition et sa modestie, Le Dernier Voyage est un film rêveur réussi. Grâce à ses multiples couches de lecture, le film nous emmène plus loin qu’une simple histoire de fin du monde. Grâce à des acteur·rices excellent·es, le film nous transmet beaucoup d’émotions. Grâce à une réalisation réussie et aboutie, le film nous fait vibrer. Je vous conseille vivement d’aller voir ce film, qui je l’espère, saura ouvrir la porte de la science-fiction française au cinéma.
Informations
Le Dernier Voyage de Romain Quirot avec Hugo Becker, Lya Oussadit-Lessert et Paul Hamy – sorti le 19 mai 2021