Quand un hacker se met à distiller les secrets les plus intimes des élèves du lycée, Sofia, une jeune fille solitaire mais observatrice, tente de découvrir son identité.
__Allociné.
Le jour de l’arrivé de Javier au lycée, un événement imprévu va se dérouler lors d’une conférence sur l’utilisation des smartphones au sein de l’école : une vidéo est diffusée pendant la conférence dévoilant un énorme secret sur l’une des étudiante.
Mais qui a posté cette vidéo ? Du chantage au lycée ? une personne au courant de tous les secrets et qui les révèle au compte-gouttes ? Oui, ça fait tout de suite penser à Gossip Girl, mais ne vous y trompez pas Control Z est loin d’être aussi gentillet que Gossip ; les révélations du hacker n’ont rien avoir avec les secrets de l’Upper East Side. Ce n’est pas pour rien que cette série est déconseillée au moins de 16 ans. Dès le premier épisode, @allyoursecrets, le hacker, fait du chantage aux amis d’Isabella pour qu’ils postent une vidéo d’elle annonçant qu’elle est transgenre. Une vidéo visuellement anxiogène et malaisante.
Sofia qui est très observatrice décide alors de mener l’enquête pour découvrir qui se cache derrière @allyoursecrets.
Le thème n’est pas très original, mais j’ai trouvé que la façon de le traiter était intéressant, réaliste et dérangeant. La série tourne autour de deux intrigues : qui est le hacker et qui est Sofia notre protagoniste principale. Ces deux intrigues sont liées et s’entremêlent tout au long des huit épisodes de cette série mexicaine. Sofia n’est pas une super héroïne, elle n’a pas de “don” particulier, elle est juste observatrice ; la façon dont est présentée cette qualité est bien faite, bien qu’elle me fasse penser à Sherlock ou Mentalist. Et même s’il ne s’agit que d’observation, on a parfois l’impression que c’est un super-pouvoir. Notre super héroïne qui n’en est pas une, essaye donc de résoudre l’énigme du hacker accompagnée par son fidèle Watson : Javier, petit nouveau au lycée, fils d’un footballer très connu, qui cache également un lourd secret. Mais la grande question est : qui n’a pas de secret dans cette série ? A priori personne, c’est d’ailleurs pour ça qu’il est si facile pour le hacker de faire chanter tout le monde à coup de “fais le, sinon je révèle ton secret”. Même notre petite Sofia garde un secret, mais je vous laisse le loisir de le découvrir.
Cette série vous tiendra en haleine par ses intrigues, ses retournements de situation et son écriture intelligente. C’est parfois un drôle de méli-mélo, mais tout se remet finalement en place. Les thèmes abordés ressemblent beaucoup à ceux de 13 Reasons Why : le harcèlement scolaire, la dépression, la violence, l’homosexualité… des thématiques récurrentes dans les productions pour un public lycéen. Mais je dirais que Control Z se différencie grâce à ses choix esthétiques mais surtout grâce à une vraie violence visuelle. Le troisième épisode est celui qui est le plus cru dans sa façon de filmer l’action : on assiste à une bagarre entre deux individus qui se répand d’élève en élève, chacun d’eux interviennent pour défendre l’un des leurs et tout va très vite ; les actions s’enchainent et la scène est filmée en caméra-épaule, mais accentuée par de nombreux tremblements (le shaky cam), comme si nous étions pris dans l’affrontement. La caméra suit les différents protagonistes durant la bagarre et enchaine les plans dans un montage très rapide qui créé une sensation d’urgence et qui donne l’impression d’être au cœur de l’événement. Les prises sont entre-coupées de vidéos filmées à la verticale par des smartphones d’étudiants, ce qui donne encore plus de réalisme à la scène. Puis un élément vient brutalement tout stopper, tout devient alors plus lent, la réalisation nous montre des gros plans des différents protagonistes au ralenti avant de nous présenter la scène du dessus, grâce à une vue en drone qui s’éloigne. Cette scène m’a beaucoup touché, j’ai ressenti toute sa violence et son incompréhension, ce sont des moments assez rares dans ce genre de séries.
Au niveau du casting, j’ai beaucoup aimé Ana Valeria Becerril (Sofia), révélée à Cannes en 2017 dans Les Filles d’Avril réalisé par Michel Franco. Je trouve qu’elle interprète très bien son rôle, surtout lorsqu’elle manipule Raul (Yankel Stevan), j’ai d’ailleurs trouvé qu’il y avait une très bonne alchimie entre ces deux acteurs. Le triangle amoureux qu’ils forment avec Javier (Michael Ronda) est intéressant, d’un côté le garçon gentil et attentionné qu’est Javier et de l’autre le garçon torturé qu’est Raul. Même si la série nous laisse supposer lequel Sofia finira par choisir, je pense que l’histoire de ce trio est loin d’être terminée.
Cette première saison clôt une des intrigues mais laisse l’autre en suspens, tout en nous quittant sur un cliffhanger digne de ce nom. J’ai lancé cette série un peu par hasard et je l’ai binge watché, preuve que l’action m’a tenu jusqu’à sa demie résolution. Netflix a déjà annoncé qu’il y aurait une saison 2, un rendez-vous que je ne manquerai pas.
Informations
Control Z créée par Carlos Quintanilla, Adriana Pelusi et Miguel García Moreno avec Ana Valeria Becerril, Michael Ronda et Yankel Stevan – Mexique – saison 1 disponible depuis le 22 mai 2020 sur Netflix – 8 épisodes de 34 à 41 minutes – interdite aux moins de 16 ans – série en cours