Après s’être échoué avec sa commandante et son équipage sur une planète hostile située à 4,2 millions d’années-lumière de la Terre, Buzz l’Eclair tente de ramener tout ce petit monde sain et sauf à la maison. Pour cela, il peut compter sur le soutien d’un groupe de jeunes recrues ambitieuses et sur son adorable chat robot, Sox. Mais l’arrivée du terrible Zurg et de son armée de robots impitoyables ne va pas leur faciliter la tâche, d’autant que ce dernier a un plan bien précis en tête…
Captain Watch
Dans Toy Story 4 nous avions quitté un Buzz qui n’avait plus rien à raconter, et dont le seul arc narratif était “d’écouter la petite voix dans sa tête”. Nous pensions alors en avoir terminé avec la licence phare de Pixar, jusqu’à l’annonce surprise d’un film préquel sur le vrai Buzz l’Eclair, celui qui a inspiré le jouet d’Andy. L’occasion peut-être d’en apprendre d’avantages sur le héros. Je me souviens que les explications étaient floues “c’est une vraie personne ? Ou c’est un personnage de fiction ?” A mon avis, l’intertitre explicatif au tout début du métrage ne sert qu’à clarifier les choses.
Passons les quelques évidences : le film est magnifique. Le rendu visuel est très beau, les lumières et les ombres sont parfaites et les différents design sont soignés et aboutis‧ Tous les personnages sont superbement travaillés et animés, mais particulièrement : j’a-dore le look de Buzz, c’est vraiment le mélange parfait entre le jouet que l’on connait et Chris Evans ♥️ (ici la voix originale du personnage). Mais concentrons nous sur le scénario et le reste de la mise en scène. Qui m’ont un peu déçu. D’abord, le film n’est pas un film qui se passe dans l’espace ; la majeur partie des péripéties prenant place sur une planète hostile, on est plus proche de Starship Troopers ou de Seul sur Mars que d’un space opera grandiose à la Star Trek. Ça n’enlève rien à l’intérêt porté aux péripéties, mais on pouvait légitimement s’attendre à une aventure spatiale ; surtout si on a déjà regardé la série animée les Aventures de Buzz l’Eclair, que ce film décanonise totalement de l’univers Toy Story d’ailleurs. Néanmoins, le long métrage aborde une écriture scientifique, autant réaliste que possible, assez plaisante pour un film d’animation Pixar ; en abordant la déformation de l’espace-temps principalement, et en s’inspirant d’œuvres de cinéma comme Interstellar ou Star Trek (d’ailleurs il y a pas mal de références à des grandes œuvres SF, c’est chouette.)
Le reste de l’écriture est très classique pour le studio : une équipe improbable qui parvient à tout surmonter grâce au pouvoir de l’amitié, un personnage hyper mignon qui fera un goodies parfait dans les parc Disneyland((Madeleine Lily, Sox Plus Paws its Way into Disney’s Hollywood Studios. 11/07/2022 – MickeyBlog.com)), quelques gags visuels pour faire rire les plus jeunes, et une jolie morale convenue pour le public plus âgé.
Même le traitement du personnage principal n’a rien de surprenant, puisqu’il est quasiment identique à celui du jouet des deux premiers films Toy Story ; et à la série d’animation, dont le rapport à ses équipier·es est exactement le même !
Son entêtement excessif et sa capacité de désobéissance à la hiérarchie peut-être une nouveauté pour les publics néophytes, mais pour les amateurices de la série animée (encore), on lui connaissait déjà ce trait de personnalité. C’est regrettable de ne pas avoir exploré d’avantage sa psychologie. On comprend alors que les références poussées et assumées aux premières apparitions du personnage (sa première ligne de dialogue est identique à celle de son arrivée dans Toy Story, et c’est agréable à découvrir je l’avoue) sont finalement symboliques d’un traitement limité, qui n’avait pas grand chose de plus à raconter sur le personnage.
Même si l’on passe un très bon moment et que le film regorge de détails plaisants et de bonnes surprises, je n’ai pu m’empêcher à la sortie de la salle d’avoir un arrière goût d’amertume ; comme si je m’attendais à mieux, tant j’aime ce personnage. Découvrir une vision plus réaliste et moins cartoonesque n’en reste pas moins rafraichissant, mais force est de constater que le personnage n’a plus grand choses à proposer. Les promesses ne sont pas forcément tenues, et le film se contente de piocher ça et là, des choses que l’on connaissait déjà.
Buzz l’Éclair de Angus MacLane avec François Civil, Michaël Gregorio, Lyna Khoudri, Tomer Sisley et Chantal Ladesou – sorti le 22/06/2022