Synopsis
Descendant d’une longue lignée de criminels, le jeune et richissime Artemis Fowl – 12 ans et déjà doté d’une intelligence hors du commun – s’apprête à livrer un éprouvant combat contre le Peuple des Fées, des créatures puissantes et mystérieuses qui vivent dans un monde souterrain et qui pourraient bien être à l’origine de la disparition de son père 2 ans plus tôt. Pour mener sa lutte à bien, il devra faire appel à toute sa force et à son ingéniosité diabolique, quitte à prendre en otage le capitaine Holly Short – une elfe réputée pour sa bravoure – et l’échanger contre une rançon en or. Pour le nain gaffeur et kleptomane Mulch Diggums – qui va tout tenter pour venir en aide à Holly – et la commandante Root, chef du F.A.R.F.A.DET (Forces Armées de Régulation et Fées Aériennes de DETection, le département de reconnaissance de la police des fées), la partie s’annonce plus que serrée …
__Allociné
Mon avis
Encore une tentative loupée pour Disney ! Décidément quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ; la compagnie aux oreilles (personne ne l’appelle comme ça) peine à proposer un film live action inédit convaincant. La sortie finalement sur Disney+ permettra probablement de minimiser la catastrophe critique qui se profile, il suffit d’aller faire un petit tour sur Twitter pour comprendre qu’aux yeux d’une immense majorité, le long métrage de Kenneth Branagh faillit à bien des points.
Artemis Fowl suit les aventures du jeune Artemis Fowl Jr. qui cherche à libérer son père, prisonnier de l’obscur (aussi bien par son aspect que par ses motivations) Opal Koboi. Et même si le métrage démarre plutôt bien avec un personnage narrateur qui nous accompagnera jusqu’à la fin et une photographie noir et blanc plutôt jolie ; l’univers présenté ne tient rapidement pas la route. Le jeune Artemis n’a de génie que la description qui lui en est faite : il aurait battu le champion d’Europe d’échecs, gagné un concours d’architecture et cloné une chèvre avant ses dix ans. Bon déjà c’est impossible, mais surtout à aucun moment une quelconque intelligence ne transparait du personnage, si ce n’est celle que le scénario nous rabâche pour tenter de nous y faire croire. Lorsque l’on nous présente le génie de Tony Stark au début d’Iron Man, on nous la montre ensuite à l’écran et le film s’en sert, donc on y croit. Mais jamais ici. En fait, Artemis Fowl s’adresse avant tout aux enfants, la durée de seulement 1h36 en est la preuve. Mais problème, il se moque d’eux ; les astuces scénaristiques sont passées aux forceps et les relations entre les protagonistes sont téléphonées pour faire avancer l’intrigue qui a bien du mal à progresser. Le résultat est bourré d’incohérences qui sont le résultat soit d’une mauvaise adaptation, soit d’une écriture bâclée.
Heureusement, le Monde des Fées apporte les quelques points positifs de l’œuvre. L’univers est riche, (à peu près) soigné et (à peu près) cohérent. On y découvre une variété d’espèces issues des folklores celtique et fantastique vivant au sein d’une société moderne rafraichissante. Malheureusement, nous n’y ferons que quelques passages puisque l’intrigue principale prend place dans notre monde, pire, le film ne compte pas plus de quatre environnements, c’est très peu. Au moins, Arthur et les Minimoys, dont la comparaison est légitime, avait l’audace de dépayser le jeune public.
On l’a vu, bien qu’en développement depuis 2015, le scénario n’est pas abouti. Mais la réalisation de Kenneth Branagh n’est pas beaucoup plus inspirée. Sa caméra est molle, les scènes s’enchaînent sans harmonie et sans émotion. Seule l’Irlande du Nord natale du réalisateur est sublimée grâce à de jolies vues panoramiques ou aériennes ; en même temps rendre l’Irlande moche serait une sacré performance. Le montage et la bande originale sont quant à eux d’une banalité abyssale.
Le casting est également à la peine. Le pauvre Ferdia Shaw se noie dans un costume trop grand pour lui, Colin Farell fait de la figuration et semble s’en fiche et Judi Dench ne peut rien proposer d’intéressant, la faute à un développement de son personnage vide. Seuls Lara McDonnell (capitaine Holly Short) et Josh Gad (Mulch Diggums) tirent leur épingle du jeu, bien aidés par leurs rôles qui sont les plus attachants du film. Les autres personnages sont stéréotypés et ne sont présents que pour servir le scénario.
En se présentant comme le nouvel Harry Potter et avec ses airs de sous-Spy Kids, Artemis Fowl patauge finalement pendant une heure et demie et fait d’avantage penser à un double épisode pilote qui lance une série qu’à un long métrage prévu pour le cinéma. Nous suivons des péripéties sans intérêts, à se demander quand est-ce que le film s’emballera, pour enfin nous emporter vers un climax prometteur, et… générique. Ok. Reprenons nos esprits, tout est allé très vite, et pourtant il ne s’est rien passé.
Donc si vous hésitez entre Artemis Fowl et un autre film, prenez l’autre, celui-ci ne vous fera que perdre votre temps.
Informations
Artemis Fowl de Kenneth Branagh (Le Crime de l’Orient-Express, Thor, Cendrillon) avec Ferdia Shaw, Colin Farell, Lara McDonnell– sorti le 12 juin 2020 sur Disney+