Imposante et énigmatique, coincée entre le paravent et le bureau d’angle d’une petite bibliothèque au coeur de Tokyo, Sayuri Komachi attend patiemment ceux qui décident de venir la voir. Hommes ou femmes, jeunes ou vieux, salariés ou retraités…, ils sont tous au carrefour de leur vie. À chacun, la mystérieuse bibliothécaire propose un ouvrage totalement inattendu, bien loin de celui qu’il était venu chercher. Et derrière cette lecture imprévue se dessinent toujours les premiers jalons d’un nouveau départ. Un roman choral poétique qui célèbre le pouvoir des livres et l’importance qu’une personne attentive et attentionnée peut avoir sur le destin d’autrui.
Mon premier roman japonais !
Les romans Japonais sont à la mode en ce moment et je n’en avais encore jamais lu, alors j’ai tenté ma chance avec le premier roman de Michiko Aoyama et ce fut une belle découverte.
Dans ce roman choral, on suit le quotidien de 5 personnes : Tomoka 21 ans, Ryô 35 ans, Natsumi 40 ans, Hiroya 30 ans et Masao 65 ans. Chacun.e d’elleux semble avoir un élément de mal-être ou de déception dans sa vie, iels vont alors par un heureux hasard se retrouver dans le centre communauté de leurs quartiers et faire la rencontre d’une bibliothécaire très perspicace qui va leur conseiller un livre qui les aidera à avancer.
Un joli roman, je n’aime pas trop les romans avec plusieurs histoires, mais celui-ci m’a plus. J’ai aimé que les différents protagonistes soient reliés les un.e.s aux autres par différents éléments. Bien évidemment certaines histoires m’ont plus marqué surtout celle de Natsumi qui travaillait comme éditrice et a perdu son poste suite à la naissance de sa fille. Une histoire qui rappelle qu’aujourd’hui encore, être mère et travaillé n’est pas bien vue surtout au Japon qui reste un pays très patriarcat. J’ai également beaucoup aimé ce récit de Ryô qui est un employé de bureau qui rêve depuis toujours d’avoir un magasin d’antiquité, mais qui ne sait pas comment si prendre pour que son rêve devienne réalité. Il se sent écrasé par son emploi et la société.
Les autres récits m’ont moins touché, mais étaient tous aussi intéressants. Le but est de permettre à des individus de trouver leurs voix à un carrefour de leurs vies. C’est toujours très poétique, doux et bienveillant et j’aime l’idée que la bibliothèque soit, le refuge de ces personnes en détresse, rêvant moi-même d’être une bibliothécaire Sayuri Komachi est pour moi une vraie inspiration ! Quoi de mieux que d’aider les gens à se révéler ?
Le thème récurrent entre ces différents protagonistes est le travail. Une grande partie de nos vies s’y trouve et régulièrement, notre bien-être dépends de celui-ci. Chacun.e des personnages a une relation particulière avec le travail, mais j’ai aimé que ce soit le sujet qui les réunisse toustes. Surtout que le message récurrent est qu’il faut avoir un travail qu’on aime, même s’il n’est pas traditionnel, l’important, c’est qu’on se sente bien et heureux.se. Une morale que je valide à 300% !
Un premier roman que j’ai apprécié, j’ai hâte de découvrir le reste des écrits de cette autrices.
Citations
- Je me suis dit qu’on travaille pour manger, alors ne pas pouvoir manger parce qu’on travaille, c’est ridicule.
- Dans ce monde où notre avenir est inconnu, aujourd’hui, je fais ce que je peux.
- Un rêve ne peut pas se “terminer” tant qu’il existe. Il restera pour toujours un rêve magnifique. Même si tu ne le réalises pas, c’est aussi un choix de vie. Car rêver sans plan déterminé n’est pas quelques chose de mal. ça permet de profiter pleinement de la vie.
- J‘étais dominé par un emploi qui ne me plaisait pas.
- A un moment donnée, il faut arrêter de broyer du noir. Il faut convertir cette absence de moyens en volonté.
- L’important, c’est de ne pas laisser passer sa destiné.
- Je transformerais “un jour” en “demain”.
- Dans l’éducation d’un enfant, on apprend par la pratique. ça se passe toujours différemment de ce qu’on imaginait.
- Pourquoi c’est toujours sur les femmes que ça tombe… ?
- Parfois on veut rester soi-même, mais on change, et parfois on tente de changer, mais on reste soi-même.
- L’intention de mon cœur était inaltérable. Qu’importaient mes efforts pour la changer…
Informations
La bibliothèque des rêves secrets de Michiko Aoyama aux éditions J’ai Lu – 24/05/2024 – 374 pages – 8.50€ – Japon– livre emprunté à la bibliothèque