Elle est humaine et se rêve en monstre, lui est un monstre qui se rêve humain. La capitale de Verity étouffe, saturée de crimes toujours plus violents. Pire encore, ce mal terrible a commencé à s’incarner dans le monde réel : à chaque nouvelle horreur naît un monstre qui, à son tour, terrorise la population. D’un côté, les Corsai, qui grouillent dans le noir pour dévorer leur proie, de l’autre, les Malchai qui boivent le sang de leur victime au grand jour. Peu à peu, la résistance s’est organisée… Au nord, le cruel Callum Harker règne en maître, ne protégeant les habitants que contre rémunération. Au sud, Henry Flynn a choisi une tactique bien différente. Avec sa femme Emily, il a adopté comme ses propres enfants trois des abominations, trois Sunai – des créatures d’apparence humaine qui utilisent la musique pour dévorer l’âme de leurs adversaires. À la demande de ses parents, August élimine donc sans broncher les monstres comme les criminels qui les ont engendrés, mais il brûle de faire plus pour libérer le monde de cette malédiction. Alors, lorsqu’il a l’occasion de surveiller d’un peu plus près Kate Harker, la fille de leur ennemi juré, il saute sur cette chance et accepte d’intégrer l’établissement huppé où elle a été envoyée, l’académie Colton. Mais la jeune fille ne tarde pas à découvrir son secret : s’il a tout d’un adolescent, il est en fait un prédateur assoiffé de vies humaines… Elle est humaine et se rêve en monstre, lui est un monstre qui se rêve humain. Mensonges et dissimulation, dilemmes moraux d’une grande cruauté, système magique fascinant fondé sur la musique…
Librairies indépendantes
Depuis quelques années V. E. Schwab est devenue une de mes autrices favorites, j’avais hâte de pouvoir découvrir sa nouvelle saga. Monsters of verity dépeint un monde dans lequel la violence humaine engendre des monstres créant un cercle de violence insatiable. Entre univers fantastique et dystopie, cette nouvelle saga se déroule à Verity, une ville regroupant plusieurs états des anciens USA et essaie de survivre à cette invasion de monstres. Divisé, elle offre deux façons de survivre : un côté dirigé par la peur et la violence par Callum Harkers, permettant aux plus riches d’acheter leurs protection et gardant les monstres sous sa coupe. Tandis que de l’autre côté, Henry Flynn tente de protéger toute la population grâce à une armée composée d’hommes et de ses trois enfants adoptifs, des Sunai : des monstres issus de grandes catastrophes.
Ce roman suit le point de vue de Kate Harkers, la fille du mania des monstres et August Flynn, le plus jeune Sunai et fils adoptif d’Henry Flynn. L’un est un monstre né de la violence, l’autre une jeune fille élevée dans cette violence, leur rencontre va changer leurs univers.
Ce que j’ai d’abord aimé dans ce livre c’est le flou entre le bien et le mal, rien n’est jamais blanc ou noir. Ainsi, les humains sont parfois d’horribles monstres et les monstres plus humains que leurs créateurs. Ça renvoie l’idée que l’être humain est toujours le pire, et je crois que cela dépeint bien notre société (malheureusement). J’ai beaucoup apprécié le personnage d’August, qui souhaiterait seulement être “normal” , mais qui est tellement plus… “Nous sommes les actes les plus sombres devenus lumières“, je trouve que cette citation explique bien son rôle dans ce monde, il est la lumière venue des plus sombres recoins. Quand à Kate, elle est l’opposé d’August, c’est ce qui la rend si dure ; elle cherche à exister pour son père, elle souhaite qu’il la voit, qu’il l’aime, mais les monstres en sont-il capables ?
L’univers de V. E. Schwab met un peu de temps à se mettre en place, le début m’a paru un peu long. Mais une fois les enjeux lancés, tout s’accélère et les pages se tournent incroyablement rapidement. Je me suis très vite attachée aux protagonistes, que j’ai été triste de quitter à la fin de ma lecture. J’ai trouvé ce premier tome très bon, les actions s’enchainent bien, il y a du suspens et des prises de risque avec la disparition de plusieurs personnages dès ce premier volume (ce que j’apprécie), et le final présage un second tome qui promet des rebondissements. J’ai hâte de voir l’évolution d’August qui est le personnage que j’ai préféré, je le trouve très touchant et son existence est aussi poétique qu’attristante, c’est un anti-héro comme je les aime.
Une lecture frissonnante, parfaite en ce fin de mois d’octobre. Vous ne pourrez vous empêcher de jeter un coup d’œil dans les coins d’ombres, espérant ne croiser ni Corsai, ni Malchai. Mais restez tout de même vigilant·es ????
Citations
- Chairs et os contre crocs et griffes.
- Cette ville abrite des monstres.
- Les gens sont des profiteurs. C’est bien connu. Profite d’eux ou ce sont eux qui profiteront de toi._Callum Harker
- Nous sommes les actes les plus sombres devenus lumières. _Léo
- Nous ne sommes pas des serviteurs ni des esclaves, mais des loups parmi les moutons, des monstres parmi les hommes.
- Tu sais ce qu’on dit “on s’habitue pas à vivre mais à tuer”
- Ce que monstre voit, monstre fait.
- Dans une salle remplie d’élèves gavés de mensonges, il avait griffonné la vérité dans les marges.
- C’était un cycle perpétuel de murmures et d’explosions, de naissances macabres et de fins sanglantes.
Informations
Monsters of verity, livre 1 : This Savage Song de V. E. Schwab aux éditions Lumen – 13/10/2022 – 468 pages – 17€ – France