Synopsis
Lorsqu’une terrible chute menace sa carrière de patineuse de compétition, Kat Baker saisit une chance de poursuivre son rêve olympique, au risque de tout perdre. Dans Spinning Out, Kat affronte ses propres démons et traverse les épreuves, tant sur la glace que dans la vie.
__Allociné.
Mon avis :
Première nouvelle série de l’année ! Hohohoho.
Pendant une compétition de patinage artistique, notre héroïne, Kat (Kaya Scodelario) se brisa le crâne en exécutant l’un de ses sauts. Elle essaye depuis de reprendre sa vie en main en même temps que le patinage artistique, mais n’effectue plus aucune acrobatie par peur de se tuer. Pas évident de se remettre d’un tel accident avec une mère ancienne patineuse artistique et une sœur qui patine aussi. Elle croyait sa prometteuse carrière terminée jusqu’à ce que Dacha, l’entraineuse de Justin lui propose de devenir sa partenaire pour patiner en couple.
Le sport de haut niveau
Le patinage artistique est un sport qu’on connait mal en France, c’est une discipline qu’on regarde seulement quand on tombe dessus pendant les Jeux Olympiques, et elle est rattachée à plein de stéréotypes. Mais c’est en fait un sport incroyable, qui me fascine ; je pourrais passer des heures à regarder des vidéos de patinage sur Youtube. Bien évidemment j’ai lancé Spinning Out avec l’envie d’en découvrir plus sur ce sport et sur la dureté de la vie de sportif de haut niveau. Alors oui, cette série nous montre les entrainements intensifs dès 5 heures du matin, les pieds en sang et les blessures, mais très vite elle fait passer le patinage au second plan pour nous raconter l’histoire de ses protagoniste, et alors ça aurait aussi bien pu être de la danse ou de la gym. Et c’est un peu dommage, comme si cette discipline n’était pas vraiment le thème principale de la série.
Une série sur le patin sans patineur ?
On ne peut pas le nier, cette série dispose d’un bon casting, notamment les femmes de la famille Baker qui forment un très bon trio. Tout d’abord, nous avons January Jones (Mad Men) dans le rôle de la mère bipolaire qui regrette sa jeunesse ; un rôle qu’elle incarne à merveille. J’avoue qu’elle arrive par moment à me faire vraiment peur. Puis il y a Kaya Scodelario (Skins, Le Labyrinthe) qui est incroyable dans le rôle de Kat, elle a totalement le physique pour jouer une patineuse et un magnétisme certain. De plus elle tient incroyablement bien son rôle de personnage elle aussi bipolaire, c’est une très bonne actrice que j’avais adoré dans Skins. Et enfin, Willow Shields (Hunger Games) interprète la sœur cadette de Kat, sa prestation est moins incroyable que celles de January ou Kaya, mais c’est surement lié à l’importance moindre de son personnage ; ne souffrant pas de trouble bipolaire, elle passe plus inaperçue. Pour les garçons, le rôle principal est celui de Justin interprété par Evan Roderick, que je ne connaissais pas.
De bons acteurs font-ils de bons patineurs ?
Bien sur que non. Mais pour tenter d’y remédier, les acteurs ont été coachés pendant 2 mois pour apprendre les bases de cette discipline et pouvoir être filmés lors de plans rapprochés. La production a aussi fait appel à des doublures pour effectuer les chorégraphies et figures les plus compliquées. Je vous invite d’ailleurs à regarder les performances de Trennt Michaud et Evelyn Walsh qui forment le couple de patineurs qui a doublé Justin et Kat durant la série. Ils sont juste incroyables !
On retrouve quand même quelques patineurs professionnels dans cette série, comme Johnny Weir qui interprète le rôle de Gabe, Dylan Moscovitch qui joue le coach de Jenn, ou encore mon chouchou : Jonathan Van Ness ♥ (vu dans Queer Eye).
Bien évidemment une série avec des acteurs et plusieurs doublures se passant principalement sur la glace est un challenge, car l’équipe technique a dû elle aussi enfiler les patins pour pouvoir filmer les différentes scènes. Mais c’est également un énorme travail de montage où les scènes avec les acteurs et celles des doublures se superposent pour que cela soit le plus réaliste possible. Et ça fonctionne ? Oui et non… Visuellement, les moments sur la glace sont sympa mais personnellement j’ai toute suite remarqué que les acteurs n’effectuaient pas toutes les scènes à cause de la composition des plans, de la façon dont c’est filmé ; on les voit soit en plan rapproché, soit on voit leurs pieds, soit le cadrage est très large. Et toutes ces séquences sont assez découpées, ce qui n’aurait pas été le cas si les acteurs avaient effectué la totalité des numéros. Mais je reconnais que le montage est bon, les scènes de patinage s’enchainent bien et j’ai souvent eu le souffle coupé à me demander s’ils n’allaient pas chuter sur la glace, comme devant une vraie compétition.
Un scénario qui s’éparpille ?
Comme j’en ai parlé un peu plus haut, j’aurais aimé que le patinage soit le thème principale de cette série, alors qu’il fait plus lieu de décor ou de thème de fond. L’histoire est centrée sur Kat, patineuse mais également bipolaire comme sa mère. La série va donc s’attarder sur cette intrigue et sur les conséquences de sa maladie pour leurs proches. En soi, cette partie de la série et la maladie mentale sont bien traitées, on voit les différentes phases de la bipolarité et les changements de comportement de Kat et Carol dans leurs quotidiens. Les phases “maniaques” sont surtout bien représentées à l’écran.
L’intrigue qui m’a le plus intéressé dans cette série est le poids de la réussite sur les athlètes et la façon dont leurs famille les poussent. Grâce au personnage de Carol, qui en plus d’être bipolaire est une ancienne patineuse. On voit bien qu’elle pousse ses filles toujours plus loin, elle veut qu’elles soient les meilleurs et qu’elles réalisent les rêves qu’elle a dû abandonner quand elle est tombée enceinte. Ce sport est rude, comme dans la plupart des sports de haut niveau la compétition est féroce. Les filles sont méchantes entre elles et leurs mères sont encore pire. Elle poussent leurs enfants au maximum et les abandonne quand elles se blessent ou ne sont plus aptes à remporter la victoire. Jenn, la meilleur amie de Kat présente une autre situation : elle donne tout pour réussir, même quand son corps la lâche, par peur de décevoir sa famille ; mais aussi car elle n’a rien à part le patinage. Ce sont des enfants qu’on pousse dès leur plus jeunes âge, qui ne vont pas à l’école (d’ailleurs Serena, la petite sœur de Kat, ne va pas au lycée comme les autres, elle passe sont temps à la patinoire). C’est une partie secondaire de l’histoire mais c’est celle qui m’a le plus intéressé.
Au-delà de ces deux thématiques, la série aborde beaucoup, beaucoup, d’autres sujets, et parfois on se demande vraiment pourquoi. Il y a l’arc sur Marcus avec qui Kat sort pendant trente secondes et qui est le seul noir de l’équipe de ski. Je n’ai pas trop compris ce que cette histoire de racisme venait faire ici, d’autant plus qu’on insiste beaucoup dessus jusqu’à nous montrer des images du passé de Marcus. Mais pourquoi ?
On a également l’arc sur Serena qui a une relation avec un adulte alors qu’elle n’a que seize ans, puis l’histoire d’amour entre Carol et le coach de sa fille, et les pulsions d’auto-destruction de Justin liées au traumatisme qu’il a eu lors de la mort de sa mère quand il était plus jeune, puis l’arc sur Dasha, la coach de Justin, une ancienne patineuse olympique russe qui a renoncé à l’amour de sa vie pour devenir Championne Olympique et survivre dans une URSS homophobe. Et il y a surement d’autres intrigues que j’ai dû oublier… Tout ça pour dire que ça fait quand même énormément de choses pour une série qui devait parler de patinage artistique, et c’est mon seul regret. Grâce à tous ces personnages et ces arcs, la saison 1 se compose de dix épisodes mais aurait pu en compter largement trois de moins si l’histoire ne s’était pas autant éparpillée.
Spinning Out est une série avec un bon casting, mais j’aurais préféré découvrir des acteurs inconnus qui savent patiner, pour sublimer les scènes sur la glace. L’histoire est intéressante, dommage qu’elle s’égare autant, j’ai apprécié le trio Baker. Pour le moment, pas de suite annoncée, mais j’espère qu’une saison 2 verra le jour, d’avantage centrée sur le patinage et sur Kat que nous suivrions lors de ces prochaines compétitions avec Justin.
Informations
Spinning Out créée par Samantha Stratton et Lara Olsen avec Kaya Scodelario, January Jones et Willow Shields – disponible depuis le 1er janvier 2020 sur Netflix – U.S.A – actuellement 1 saison – 10 épisodes d’environ 45 minutes – ⚠️ série annulée