Ahsoka Tano a quitté l’Ordre Jedi. Déçue du Conseil qui l’a abandonnée, l’ancienne Padawan d’Anakin Skywalker est partie avec l’intention de tracer sa propre voie…
L’Empereur a pris le contrôle de la galaxie, et les Jedi ont été décimés par l’Ordre 66. Fuyant la Purge, Ahsoka a trouvé refuge sur une planète peuplée de fermiers, s’est liée d’amitié avec les locaux et a commencé à mener une vie simple. Mais Ahsoka est soudainement rattrapée par son passé, et l’ombre néfaste de l’Empire. Lorsque les stormtroopers envahissent la planète, elle se retrouve face à un dilemme : intervenir, au risque de dévoiler son identité, ou laisser ses amis subir le joug impérial. Ses décisions auront des effets dévastateurs pour ceux qui l’entourent… et finiront par la mener jusqu’au nouvel espoir de la galaxie.
Sorti dès 2016 outre-Atlantique, le roman Ahsoka vient d’arriver chez nous avec un peu de retard ; et cette sortie française plus que tardive n’est vraiment pas un mal puisque enchaîner sa lecture juste après la saison 7 de The Clone Wars est un vrai plus. En effet, ce récit raconte la nouvelle vie d’Ahsoka Tano, ex-padawan d’Anakin Skywalker et vedette de la série d’animation qui vient de se terminer, dont ce roman est la suite directe ; c’est d’ailleurs l’occasion de saluer la cohérence entre les deux œuvres, alors que le livre a été publié quatre ans avant la série. (En vérité, la saison 7 de TCW était écrite avant son annulation, et de nombreux livres et comics sont issus de ces scripts abandonnés). Plus fort encore, et sans trop vous en dire, Ahsoka fait aussi le lien avec la série Star Wars Rebels dans laquelle la Jedi apparait également.
Environ un an après l’Ordre 66, la Togruta (c’est le nom de son espèce) renommée Ashla pour protéger son identité, erre dans la galaxie, quittant les planètes les unes après les autres dès lors que sa sécurité est compromise ; pour rafraichir la mémoire à ceux qui n’auraient pas suivi, depuis la Grande purge et l’avènement de l’Empire, tous les Jedi survivants sont persécutés aux quatre coins de la galaxie, obligeant notre héroïne à embrasser la vie de fugitive.
Le concept du roman m’a vraiment plu. Comme vous le savez, pour des raisons principalement nostalgiques, je suis très attaché à la Prélogie, et à la période qui l’a suivi. J’avais beaucoup apprécié la duologie de jeux Le Pouvoir de la Force, la série animée Rebels ou le tout récent Star Wars Jedi : Fallen Order qui ont pour point commun de raconter la naissance de l’Empire, où se côtoient ruines républicaines et symboles impériaux.
C’est donc logiquement très plaisant de lire Ahsoka interagir avec des stormtroopers et parler de l’Empereur Palpatine ou de Dark Vador. Nous ne croiserons d’ailleurs jamais ces deux antagonistes (et tant mieux) puisque les péripéties se concentrent surtout sur la survie de la fugitive Jedi.
L’Empire est évidemment présent et m’amène à un point absolument inattendu que j’ai vraiment apprécié : la violence des impériaux. Leur cruauté lors des scènes de tortures n’a jamais été ainsi présentée, du moins de manière aussi explicite ; ce ton plus mature est une très bonne idée et offre un changement d’ambiance brutal aussi bien aux lecteur·rice·s qu’aux personnages.
Les scènes d’actions elles sont bien écrites, généreuses et nous tiennent en haleine. Mais les meilleurs moments sont à mon sens les états d’âmes et les souvenirs de l’héroïne (puisqu’ils nous rattachent à la Prélogie).
La plume de l’autrice E. K. Johnston est assez simple, elle ne fait pas de grandes envolées littéraires et préfère aller droit au but ; ses descriptions sont claires et utilisent un vocabulaire direct, plutôt qu’un langage plus intense qui complexifie la compréhension. Je n’ai rien contre, mais pour un petit lecteur comme moi, c’est exactement ce qu’il me faut. La lecture m’a ainsi semblé très facile et fluide. Bien que le début traîne un peu en longueur, le roman est captivant et les pages s’enchaînent avec une vraie dynamique. Mais bizarrement, le climax et le dénouement paraissent trop rapides, l’ensemble s’enchaine vite et m’a laissé un peu sur ma faim lorsque j’avais terminé la dernière page, alors que tout le reste prend plutôt son temps.
J’ai découvert que E. K. Johnston avait déjà écrit pour l’univers Star Wars avec L’Ombre de la reine (mai 2019 aux États-Unis, décembre 2020 en France) et Queen’s Peril (juin 2020 aux États-Unis, pas de date en France) ; ces deux ouvrages se concentrent sur Padmé Amidala alors qu’elle était souveraine de la planète Naboo (autour de l’Épisode I). L’autrice canadienne semble apprécier les personnages féminins de cette galaxie, et il n’est vraiment pas impossible que je cherche à découvrir ses romans.
En attendant ces prochaine sorties, si vous avez été touchés par les points positifs que j’ai abordé dans cet chronique et si vous cherchez à aller plus loin que les séries et les longs métrages, alors vous apprécierez découvrir les aventures d’Ahsoka autant que moi. (En revanche, vous ne comprendrez pas grand chose si vous n’êtes pas accoutumés à l’univers).
Informations
Ahsoka de E. K. Johnston chez Pocket (02/07/2020) – 9€50 – 320 pages – Canada